Comme un cheveu sur la soupe – Chili
PubliÉ le Catégories : Chili, Plats et traditions.
Autant le dire tout net, on a eu du beaucoup de mal à caractériser la culture culinaire chilienne.
Le Chili a plutôt été comme un pays de transition dans notre voyage, et nous n’y avons pas eu la chance de faire de rencontres suffisamment fortes avec des locaux pour mieux comprendre leur cuisine.
Nous nous sommes surtout rendu compte de l’influence importante des pays voisins (Argentine, Bolivie et Pérou) dans l’alimentation. On a d’ailleurs entendu cette phrase à propos de la cuisine chilienne : « Si vous mangez bien au Chili, c’est sûrement parce qu’il y a un cuistot péruvien en cuisine« .
Peut-être donc qu’il n’y a pas grand-chose à dire de la cuisine chilienne, tout simplement.
Un avant-goût de la cuisine argentine, mais en moins bien
Des parilladas (grillades de viande), des empanadas, des pizzas, des glaces artisanales, des alfajores (biscuit au dulce de leche), d’autres desserts à base de dulce de leche… De nombreux éléments que nous avons rencontrés au Chili sont issus de la cuisine argentine. Et sont parfois bien meilleurs dans le pays voisin, comme les empanadas, plus fines, ou les alfajores.
Nous parlerons davantage de tout ça dans notre article sur la cuisine argentine !
Un relent de cuisine bolivienne
On a fait deux rapprochements entre la cuisine chilienne et la cuisine bolivienne.
Le premier, c’est l’almuerzo traditionnel, le déjeuner. Comme en Bolivie, on commence par une bonne soupe, suivie d’un plat principal chaud. La seule différence, c’est que les Chiliens vivent un peu moins dans la haute montagne que les Boliviens, et donc on y mange un peu moins, et moins de patates. Les plats principaux sont donc un peu plus diversifiés et légers qu’en Bolivie.
Le second, c’est le plat de fête : la pichanga. La pichanga est généralement un plat que l’on achète dans le commerce fait à base de restes de charcuteries (jambon, viande, saucisse) et de chutes de morceaux de fromage, invendables. On les fait cuire avec des oignons, des poivrons, des œufs durs et on mélange le tout avec des frites et des sauces. On partage souvent la pichanga entre amis, autour d’une boisson alcoolisée, avant d’aller faire la fête. Nous, ça nous a pas mal rappelé le pique macho de Bolivie !
Malgré cela, il existe quand même des spécialités chiliennes. On en a trouvé quelques unes, surtout sur le thème de la fête d’ailleurs…
Un légume du coin, la acelga
Tiens, un légume vert, ça faisait longtemps ! La acelga est une plante de la même famille que la betterave, mais dont on utilise les feuilles et non la racine. Ca ressemble plus à la blette, du coup. Et ça se mange de plein de façons différentes : en salade, cuit comme des épinards, dans une omelette, dans des pâtes, dans une tarte, dans une soupe…
Et en plus, c’est plein de bonnes choses pour la santé !
Un condiment, le Merken
C’est un piment séché et fumé, réduit en poudre avec d’autres épices (coriandre, sel). Très fréquent dans la cuisine Mapuche, la population indigène du Chili, le Merken assaisonne les viandes, les poissons, les garnitures d’empanadas, les soupes, les purées, les cacahuètes…
Le Pan de Pascua et la Cola de mono
Le Pan de Pascua, comme son nom ne l’indique pas forcément, est une spécialité que l’on mange lors de la période de Noël (« Pascua » , en Amérique Latine). C’est pour cela qu’on en a trouvé souvent lors de notre séjour. C’est une sorte de brioche parfumée au gingembre, au miel, à la fleur d’oranger et garnie de fruits secs et parfois de noix. Ca ressemble en fait beaucoup au panettone italien, ou au Stollen allemand, et on en trouve aussi en Argentine.
La cola de mono (littéralement « queue de singe » ) est quant à elle une boisson alcoolisée que l’on boit traditionnellement à Noël, et qui accompagne le Pan de Pascua. Pour la préparer, on fait bouillir du lait, auquel on ajoute après ébullition un mélange de café, de sucre et d’épices (cannelle, anis, clou de girofle, vanille, selon les goûts), dissous dans un peu d’eau chaude. On refait chauffer le tout en mélangeant bien, puis on laisse refroidir. Une fois froid, on ajoute de l’eau de vie (environ 1/2L pour 2L de lait) et de la vanille. Et on la déguste froide. C’est très bon !
Les vins chiliens
Ca pour le coup, on peut le dire, le Chili est un vrai pays producteur de vin. Et on en a fait l’agréable expérience au cours d’une soirée dégustation à Valparaiso.
Les vins chiliens sont de qualité assez constante, mais se dégustent souvent jeunes. Les blancs sont plutôt frais, fruités et équilibrés. Les rouges sont plus ronds et colorés. On retrouve beaucoup de cépages bien connus en France, comme le Cabernet Sauvignon, le Merlot, le Pinot Noir, la Syrah, le Chardonnay… Et on y trouve aussi le Carménère, un cépage qui a presque disparu de chez nous, et qui présente des nuances poivrées, épicées ou chocolatées. On a beaucoup aimé. Les vins chiliens sont une valeur sûre, avec un excellent rapport qualité-prix.
Et pour finir, quelques observations en vrac, sur l’apéro bien sûr :
- Pour un bon apéro chilien, il faut des Kryzpo. C’est une marque de chips, genre Pringles, mais on n’a pas réussi à en trouver en dehors du Chili. Et les chips Kryzpo, elles sont vraiment bonnes, surtout les « AirCrunch » sabor Queso…
- Quand on sort dans un bar dansant, on commande un Piscola. C’est LE cocktail chilien. D’ailleurs, le 8 février, c’est la journée nationale du Piscola. Encore un truc commercial pour vendre du Pisco tout ça ! Le Piscola, c’est un verre de Pisco (une eau de vie de raisin) avec un soda servi à côté, souvent un coca. Comme ça, chacun peut faire le mélange suivant les proportions de son goût.
- La bière locale, c’est la Cerveza Austral. Ils avaient une tente rien que pour eux au BeerFest de Punta Arenas. Et la brasserie Austral se veut être la plus australe du monde, rien que ça.