Brèves Nippones #18 – Koyo, la saison aux couleurs sang et or
PubliÉ le Catégories : Japon. Tags : automne, nature, saison.
Koyo est le terme japonais qui désigne le changement de couleur des feuilles en automne. L’automne, au même titre que le printemps et ses célèbres cerisiers en fleur, est une saison très marquée et très marquante au Japon. Les forêts des montagnes et les arbres des jardins japonais se parent en effet de mille couleurs allant du jaune doré au rouge écarlate. C’est un spectacle saisonnier et naturel de toute beauté qui attire nombre de touristes locaux et internationaux.
A tel point que les Japonais utilisent un mot précis pour cela : momijigari. Ce terme vient de momiji, le nom local de l’érable japonais, qui est l’arbre phare de la saison du koyo, en raison de l’intensité du rouge de ses feuilles. D’ailleurs, les Japonais utilisent les mêmes symboles pour momiji et koyo. Ce n’est sans doute pas un hasard… Quant au suffixe -gari, il signifie littéralement : la chasse (kari). Le momijigari est donc le terme employé pour cette coutume d’aller admirer la couleur des feuillages des arbres en automne.
Une activité contemplative qui a accompagné une bonne partie de notre visite au Japon.
Momijigari… dans les jardins japonais
L’aménagement des jardins est un art important de la tradition japonaise, comportant de nombreux codes esthétiques, au même titre que la calligraphie ou la cérémonie du thé par exemple. Le choix et l’emplacement des plantes est fait selon ces mêmes critères esthétiques, afin de dissimuler ou mettre en valeur certaines parties du jardin. Mais aussi, bien sûr, pour exploiter au mieux les couleurs que vont prendre ces plantes aux différentes saisons. A l’automne, on assiste donc dans les jardins japonais à un véritable festival de couleurs, entre les arbres qui restent verts, les ginkgos aux couleurs or, les momijis rouges orangés et les arbres qui ont déjà perdu leurs feuilles. Et que dire de leurs reflets sur les eaux limpides des bassins !
Par contre, difficile d’imaginer le boulot que ça implique pour les jardiniers. En effet, les feuilles mortes ne traînent pas bien longtemps sur les étangs et les grandes étendues de mousse : elles sont mêmes ramassées tous les jours !
Momijigari… autour des temples et sanctuaires
Les temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes se comptent par milliers au Japon. On en trouve partout, au cœur des grandes villes, aux abords de n’importe quel village et même au milieu de la nature.
Les temples et sanctuaires sont souvent entourés d’un agréable environnement naturel, que la saison du koyo vient sublimer. C’est notamment le cas à Kyoto, dont les nombreux temples et pavillons attirent encore plus de touristes autour de la fin novembre, au plus fort du koyo. Il y a indéniablement quelque chose en plus quand on visite à ce moment de l’année le Kinkaku-ji (pavillon d’or), le Ginkaku-ji (pavillon d’argent mais pas vraiment en argent…), ou Fushimi-inari et ses 10 000 torii vermillons ! Un grand spectacle !
Momijigari dans la nature
Que ce soit lors de nos balades au mont Daisen, près de Yonago, ou au mont Misen, sur l’île de Miyajima, ou tout au long de notre route à travers les montagnes du pays, la nature n’a cessé de nous émerveiller par ses couleurs chaudes et chatoyantes. L’automne s’est avéré être une saison particulièrement propice pour se balader dans les forêts japonaises. Là encore, quelques photos vaudront plus que beaucoup de mots…
Alors pour nous, visiter le Japon en automne a été une magnifique découverte. On pensait perdre au change par rapport au printemps et aux cerisiers en fleur qu’on avait initialement prévu, mais le temps du koyo nous a lui aussi offert un superbe spectacle.
Et en plus, comme il y a moins de monde qu’au printemps et un climat largement acceptable, c’est encore plus agréable de voyager en cette saison. Alors si vous avez prévu d’aller au Japon, venez profiter des couleurs sang et or de la saison du koyo !