Chichi, Xela, Pana, bienvenue au Guaté !
PubliÉ le Catégories : Guatemala. Tags : ascension, couchsurfing, maya, rencontre, volcan.
Dès le passage de la frontière, on a été mis en confiance par les Guatémaltèques. Et en premier lieu par l’officier à la frontière. Le coût d’entrée au Guatemala est théoriquement de 25 Quetzal, ou 3 $US chacun. Un peu à court de monnaie, il nous laissera passer contre 5 $US seulement. Sympa !
Ensuite, un micro-bus (ou collectivo) nous accoste pour nous proposer d’aller à Florès. D’abord pour 40 Qz par personne. Mais nous, on préfère prendre le bus pour être sûr de payer un prix plus juste. Et le gars des bus nous informe que le bus coûte en 30 et 50 Qz, selon l’heure, mais que le prochain ne part que dans 4 heures. Du coup, le micro bus, qui n’avait pas lâché l’affaire, nous emmène à Florès pour 30 Qz (3 €) chacun. Très honnête pour 2h de trajet. Surtout qu’on fera la moitié du trajet seuls dans le van.
L’île de Florès
Nous voilà à Florès, dans la province de Petén. Le Petén est en majeure partie une jungle avec de nombreux anciens sites mayas. La ville de Florès quant à elle est située sur une presqu’île au milieu d’un lac. C’est une ville très mignonne et très fréquentée par les touristes. Au départ, on devait rester chez une couchsurfeuse. Mais elle s’est désistée quelques jours avant et nous a recommandé l’Hostal Los Amigos. C’est effectivement assez sympa, plutôt clean et pas cher. L’endroit est géré par un hollandais et fréquenté par une grande foule de backpackers de tous horizons, qui pour une bonne partie d’entre eux sont en train de traverser l’Amérique Centrale. C’est aussi le repère de jeunes Américains qui viennent profiter de vacances dans un pays pas très loin et pas cher du tout. Du coup, l’auberge s’est adaptée à ce public et propose un happy hour de 16h à très tard, des shots, des mètres de tequila, des beer pongs… Une bonne auberge de routards-fêtards.
Mais peut-être aussi que ce n’était pas si clean que ça. On a ainsi découvert qu’un rongeur avait réussi à grignoter un gâteau laissé (sous plastique) dans notre chambre. Et au moment de partir, un rat mort gisait sous la table voisine de celle de notre petit-déjeuner…
Tikal
Grâce à notre auberge, quand même, on a pu profiter d’un tour organisé à Tikal, le plus grand site maya découvert à ce jour. Après notre légère déception de la visite de Chichen Itza au Mexique par nous-mêmes, on voulait faire un tour guidé pour Tikal. Et bien nous en a pris. Car outre le prix largement compétitif du tour organisé, on s’est rendu compte que Tikal est un site tellement grand qu’il est doit être très difficile d’en profiter pleinement sans guide.
Nous partons donc de bon matin (4h30 !), après une nuit difficile, pour le milieu de la jungle. Nous sommes accueillis à l’entrée du Parc par des énormes scarabées, des tarentules toutes poilues, de magnifiques toucans et de bruyants singes hurleurs. Ceux-ci pourraient d’ailleurs bien s’entendre avec les bruyants Américains de notre auberge.
Outre cette faune, le site de Tikal regorge de ruines de la civilisation maya. Des pyramides et des temples de toute taille, en plus ou moins bon état et ce qui ressemble au cœur d’une ville. A chaque nouvel édifice, on est impressionné par la subtilité de l’architecture maya et le niveau de leurs connaissances en astronomie, en mathématiques ou en acoustique. Ainsi, à chaque équinoxe ou solstice, les ombres portées des différents monuments s’alignent dans telle ou telle direction, ou forment telle ou telle figure. Quelle ingéniosité !
La visite se termine en fin de matinée par l’ascension du plus grand temple du site. La vue d’en haut est magnifique. La jungle à perte de vue, et par-ci par-là de grandes pyramides grises qui émergent. On est subjugué !
Les transports locaux
Les bus locaux (Chicken bus) sont une aventure à part entière pour qui voyage au Guatemala. On en a fait l’expérience au cours de nos nombreux déplacements dans le pays. Et lors de notre dernier jour, on est retombé sur nos notes du Guatemala : « transports locaux formellement déconseillés ». Tiens, tiens, c’est étrange, c’est pourtant pas si terrible que ça !
Alors certes, dans l’Ouest du pays, les routes sont très montagneuses. Et la nuit, les chauffeurs roulent vraiment comme des fous, dépassant tout ce qui est sur le chemin, sans visibilité, juste en klaxonnant. Et cette succession de virages serrés pris à grande vitesse retourne un peu l’estomac. Sans parler du boucan que font ces vieux bus scolaires nord-américains en mauvais état, à 100 km/h sur des routes toutes aussi dégradées.
Les chauffeurs, parfois chauffards donc, sont assistés d’un ayudante. Celui-ci gère en réalité tout ce qui ne concerne pas la conduite du bus : montée/descente des passagers, des bagages, paiements, etc. Les ayudantes sont en général très collaboratifs avec les touristes, leur font toujours payer le juste prix (le prix local), et vont même jusqu’à leur trouver leur prochain bus et y amener leurs bagages. Leur gros problème, par contre, c’est que pour eux, un véhicule n’est jamais plein !
Du coup, sur ces banquettes d’anciens bus scolaires reconvertis où jadis prenaient place 2 enfants, on y entasse 3 guatémaltèques. Et quand toutes les banquettes sont pleines, on arrive encore à faire rentrer des gens qui se tiennent debout au milieu de tout ça.
Dans les collectivos, parfois, c’est un véritable Twister ambulant qui se lance. Quand on rentre dans un véhicule chargé à ras bord : main gauche sur fenêtre du milieu, main droite sur épaule gauche de la dame derrière, pied droit sur cage de poule du monsieur devant ! Un exercice d’équilibriste, surtoutsur ces routes de montagnes.
Dernier point : on a trouvé nulle trace écrite du réseau de transports publics guatémaltèque. Pas même un bout de dessin qui explique comment aller d’un point A à un point B. Sans doute cette information est elle le fruit d’une longue tradition orale transmise de génération en génération chez les Mayas…
Mais à force, maintenant, on est devenu des pros des bus locaux. C’est simple, vous allez voir !
Pour aller de Panajachel à San Juan la Laguna, il faut d’abord prendre un bus pour Solola. Puis un autre pour Los Encuentros. Puis un autre pour Quetzaltenango (mais attention comme c’est un peu long à écrire, ils mettent Xela sur le bus). Sur ce trajet, il faut bien suivre les repères kilométriques car vous devrez descendre au km 148. Et à cet endroit, le bus de San Pedro vous mènera à destination. Easy, non ?
Sinon, plus simplement, un bateau sur le lac fait le trajet directement :)
Update du Nicaragua : on a trouvé ce site internet très bien fait qui permet d’organiser un peu ses déplacements en bus en Amérique Centrale et dans les Caraïbes : http://thebusschedule.com/. On n’y a pas retrouvé tous nos trajets au Guatemala mais c’est un bon début !
Rencontre avec Isabel et Joanes
Après notre premier périple en micro bus (2 changements et 11 heures au total), nous arrivons en pleine nuit au cœur des montagnes, à Santa Cruz del Quiché, où nous attend notre première couchsurfeuse Guatémaltèque, Isabel, et Joanes son compagnon Basque.
Le premier choc en arrivant dans le Quiché est thermique. On a quitté la jungle du Petén le matin, et nous voilà à plus de 2000 m dans les montagnes. Et ça picote un peu, surtout en pleine nuit !
Quant à l’hébergement, Isabel nous avait prévenu : vous dormirez dans une cuisine sans porte ni fenêtre… Mais encore, c’est-à-dire ? Nous on n’y avait pas vraiment cru.
C’est-à-dire en fait que sur un des côtés de sa cuisine, il y a bien de larges ouvertures mais point de porte ni de fenêtre pour les fermer. La nuit va être fraîche ! Mais finalement, avec plusieurs épaisseurs, ça passe.
Isabel vit dans cette maisonnette en centre-ville avec son cousin, qu’elle appelle cousin fantôme car elle ne le voit jamais. Et effectivement, il rentre toujours très tard et repart très tôt le matin. Mais pour nous, il est juste l’homme qui traverse la cuisine au milieu de la nuit…
Nous avons passé deux soirées à Santa Cruz del Quiché avec eux, très sympathiques, pleines d’échanges malgré notre espagnol toujours balbutiant, et découvert un peu plus la cuisine et la vie guatémaltèque. Au petit déjeuner, nous avons même eu droit à un fromage fait par la tante d’Isabel qui ressemblait fort à un Maroilles. Enfin, c’est ce que Benoît en a pensé. Un Maroilles à l’odeur moins forte, mais très proche en texture et en goût. Si, si ! Du coup, ça a été encore une fois l’occasion de parler de Bienvenue chez les Ch’tis, film aussi connu en Espagne, visiblement (mais pas encore au Guatemala) !
La fête des écoles de Tecpan
Pendant les journées, Isabel travaillant, nous sommes restés avec Joanes qui a pris le temps de nous faire visiter un peu le coin. Joanes vit et travaille en Espagne, comme professeur, mais a vécu presque 3 ans au Guatemala avant, essentiellement dans le Quiché. Il est revenu passer un mois et demi ici, entre deux remplacements, pour voir sa compagne.
Il avait donc tout son temps pour nous accompagner. D’abord au marché de Chichicastenango (mais ça, on en reparlera dans un prochain article), puis il nous a emmenés à Tecpan. Il avait travaillé à l’époque dans une école de cette ville, et ce jour-là avait lieu une sorte de fête de l’école.
En fait, ce n’était pas la fête d’une école en particulier, mais de 4 écoles en même temps. Et la mairie avait mis à disposition une grande salle communale pour l’occasion.
La mise en place des derniers éléments a semblé un peu chaotique. Le programme également. Mais finalement, tout a démarré à peu près dans les temps. Les spectacles de danse des enfants alternaient avec des sessions de marimba, un instrument local.
La marimba est une sorte de grand xylophone, avec des touches en bois qui sont frappées par de petits marteaux tenus par les musiciens. Et l’intérêt principal de cet instrument est qu’il se joue à plusieurs, chacun tenant 2 marteaux, ou 4 pour les plus confirmés. Et le rendu final lorsque 6 enfants jouent en même temps sur le même instrument est plutôt intéressant, au contraire des danses traditionnelles.
Dernier point : les Guatémaltèques adorent les pétards ! A un moment, alors que quelqu’un parlait sur scène, une ribambelle de pétards a éclaté, donnant plutôt l’impression de tirs de mitraillettes qu’autre chose. Bon, eux ça les amuse…
Couchsurfing en famille maya au lac Atitlan
Le lendemain, déjà l’heure de partir pour un autre couchsurfing, au lac Atitlan cette fois.
Joanes nous a bien briefé sur les transports locaux à emprunter pour arriver à bon port. Une fois là-bas, nous faisons la connaissance de Daniel, père d’une famille de 4 enfants : 3 filles de 9 à 16 ans et un petit garçon de 5 ans.
Les échanges avec Daniel sont assez étranges. D’abord, il nous a posé plein de questions sur comment il pourrait venir vivre en France, les papiers qu’il faut, les boulots qu’il pourrait trouver, s’il avait besoin d’apprendre le français, etc…
Une autre fois, il nous a fait écouter toute la musique de son téléphone, s’amusant à nous faire deviner de quoi il s’agissait. Manque de pot, il y avait 60% de musique hispanophone, 38% de musique de Noel et 2% d’autre. Que ce fut long !
Heureusement, nos échanges avec sa femme et ses filles auront été un peu plus intéressants, plus tournés vers la vie locale, l’école, l’alimentation et leur culture Tzutujil, l’une des 21 ethnies Maya existant au Guatemala. D’ailleurs, à la maison, tout le monde se parle dans la langue Tzutujil, qui ressemble plus au Groenlandais qu’à l’espagnol.
Mais ce que nous retiendrons le plus de cette famille, malheureusement, c’est la saleté et le manque d’hygiène. On est pourtant pas de grands maniaques, mais là quand même ça faisait beaucoup. Certes la maison n’est pas terminée, comme beaucoup de maisons au Guatemala : les murs et le sol sont en béton brut et le toit en tôle. Et les deux chiens et le chat n’aident pas à la propreté, il est vrai. Mais ça ne devrait pas empêcher un minimum d’hygiène…
On dort dans la chambre des filles, avec elles. L’odeur de chien et d’urine y est persistante, des vêtements sales traînent partout, y compris dans les douches ou près des toilettes. Le dernier nettoyage des celles-ci doit d’ailleurs remonter à bien longtemps. La saleté des draps nous a longtemps dissuadés de nous coucher sur le lit. Le frigo, également dans la chambre, délivre une forte odeur de pourriture à chaque ouverture. Dans la cuisine on jette les restes de nourriture aux animaux, directement sur le sol. Bref, les trois jours passés là-bas n’ont pas été des plus faciles. Ca nous a d’ailleurs convaincus, si besoin était, de nous absenter une journée et une nuit pour aller grimper sur le volcan d’à côté, le San Pedro.
Echappée sur le volcan San Pedro
Isabel et Joanes, nos couchsurfers du Quiché, nous avait proposé une excursion sur ce volcan pendant le weekend, avec nuit dans un refuge au sommet pour profiter de la vue le lendemain matin. Top ! On a eu aucun scrupule à délaisser Daniel et sa famille pendant 24 heures pour profiter un peu des paysages magnifiques des alentours.
Nous les retrouvons donc à l’arrivée de leur bus, dans le village de San Pedro la Laguna, voisin du notre. Et nous lançons à l’attaque du volcan, qui culmine à 3020 mètres. Grâce à Isabel, qui nous fait passer pour des Guatémaltèques, nous payons l’entrée dans le Parc du volcan à moitié prix. Sympa ! Le chemin pour monter est plutôt bon : assez large, en terre, avec de nombreuses marches. Et comme les pentes du volcan sont couvertes de grands arbres, nous sommes protégés du soleil et de la chaleur. Mais l’ascension est très longue. En chemin, Joanes nous explique que ce volcan est l’un des plus sûrs. D’autres, comme le Fuego ou le Pacaya, sont fréquentés par des bandes armées qui dépouillent les marcheurs. Il est d’ailleurs recommandé de grimper là bas sous escorte policière. Flippant !
Après 3 bonnes heures, la luminosité commence à décliner et on craint que la pluie ne vienne compliquer les choses. Mais finalement, au bout de 3h45, nous atteignons le refuge. Ouf ! Il faut dire que cela monte fort et sans discontinuer. Sandrine n’en peut plus.
Le refuge est basique : 2 pièces, dont une avec un matelas une personne. Et des latrines dehors.
A 20 heures, après un bon casse-dalle, au lit ! La nuit là-haut est assez pénible, serrés à 4 sur ce petit matelas.
Lendemain, 5h, le réveil sonne. On s’habille et on file, il reste une demi-heure de montée pour arriver au sommet. Et là, c’est la récompense !
Le soleil est en train de se lever à l’autre extrémité du lac. L’eau, calme, brille. Les villages autour dorment encore. Au Sud les deux autres volcans (Toliman et Atitlan) du lac Atitlan découpent le ciel. On suit la montée du Soleil depuis là-haut, le paysage s’éclaire au fur et à mesure. Ce spectacle nous émerveille, on est heureux !
A 7h, déjà l’heure de redescendre. La première partie de la descente se fait très vite, très bien. Mais la seconde, après le Mirador, nous paraît interminable. Nous arrivons en bas épuisés, les genoux en compote. Mais ce n’est pas fini. Notre échappée avec Isabel et Joanes se termine dans un bar de la ville de San Pedro. La marche pour y arriver est un vrai calvaire, il a fallu traverser toute la ville et descendre jusqu’au niveau du lac. Mais on a passé de beaux moments avec eux. Assurément notre plus belle rencontre au Guatemala !
Antigua, on reviendra
Le lendemain, après une dernière nuit dans la maison de Daniel, nous prenons la route d’Antigua. Deux possibilités : prendre 3 bus ou prendre un bateau pour traverser le lac puis 4 bus. Nous optons pour la seconde option, qui s’avère être un bon choix. La traversée du lac Atitlan en bateau nous permet de profiter une dernière fois de ces beaux paysages et de ces magnifiques volcans, vus d’en bas cette fois.
Quatre bus plus tard, on arrive à Antigua et on y découvre une nouvelle facette du Guatemala. Une ancienne cité coloniale très bien conservée et très jolie. Avec au loin le volcan Pacaya, lui aussi impressionnant, quand les nuages le laissent un peu tranquille.
Malheureusement, nous n’aurons pas l’occasion de profiter de cette ville car Antigua n’est qu’une étape d’un jour pour nous. On y est allé juste pour trouver un bus direct pour le Nicaragua, en évitant les changements compliqués à Guatemala City, au Salvador ou au Honduras.
Chose faite en suivant les conseils d’un rabatteur, qui nous a également dégoté un petit restaurant très sympa : El Faro 2, sur la 5a calle. De la bonne nourriture, locale, faite devant nous, et pour 2 fois moins cher que les restaurants touristiques alentours, on recommande !
On y a aussi cherché un endroit pour passer une bonne nuit et prendre une bonne douche. L’Hostal El Pasar de los años, l’un des moins chers de la ville et toujours sur la 5a calle, a fait l’affaire. A un petit détail près : Sandrine s’est faite dévorer par des moustiques toute la nuit. Et comme en Ecosse, elle en a porté les séquelles pendant plusieurs jours !