Trinidad, Santa Clara et le retour en train
PubliÉ le Catégories : Cuba. Tags : danse, train.
La casa Yohanda de Trinidad
Après notre expérience mitigée lors de notre arrivée à Viñales, on avait mieux prévu notre coup pour Trinidad. On avait déjà l’adresse d’une casa particular, la casa Yohanda, qu’Ania nous avait recommandée. Du coup, en sortant du bus, on a tracé tout droit vers cette casa, déterminés, sûrs de l’endroit où nous devions aller. Manque de chance, on a quand même eu droit à un pot de colle sur le chemin, qui baissait son prix à chaque carrefour, venant même à nous offrir le petit déjeuner. Mais cette fois-ci, nous n’avons pas cédé au harcèlement, et n’avons pas regretté notre choix.
La casa Yohanda nous a bien plu, en plus le sujet excursions à vendre dans le coin a été vite évacué, ce qui nous a permis de parler d’autre chose et de passer un peu de temps dans la cuisine avec la famille. Que c’est agréable ! On a donc pu profiter pleinement de l’excellente cuisine de la grand-mère, et en plus Yohanda nous a aidés dans la préparation de nos limonades et daiquiris maison. On a même découvert que le fils aimait beaucoup la pâtisserie et qu’il passait beaucoup de temps à préparer de beaux gâteaux, dans sa chambre. Dommage qu’on n’ait pas eu l’occasion d’y goûter !
Les deux Trinidad
Trinidad est une autre ville qui attire beaucoup de touristes. Plus grande que Viñales, on y vient surtout pour la beauté de son architecture coloniale, très bien conservée, et pour profiter des montagnes environnantes et des plages du Sud, à Playa Ancon.
On a voulu visiter la ville en suivant un petit « itinéraire photo » proposé dans le Lonely Planet. Ania nous avait prêté ce guide, bien pratique sur certains aspects (transports, histoire, culture), mais pas du tout sur ce point. Le guide se vantait de nous faire découvrir un Cuba plus authentique, plus populaire en sortant des quartiers touristiques. Malheureusement, avec ce genre d’itinéraires très précis, à réaliser au coucher du soleil, les désagréments du tourisme de masse se concentrent dans ces quelques rues. Ainsi, tout au long du parcours, nous avons été abordés par des enfants, des femmes ou des hommes, qui nous demandaient sans cesse des caramels, des vêtements, des stylos, des bouteilles en plastique… C’est la seule fois que l’on a rencontré ce type de sollicitations à Cuba. On imagine le nombre de touristes qui doivent emprunter cet itinéraire tous les jours !
Du coup, les autres jours, on a été se balader dans les autres quartiers de la ville. Ceux dont ne parle pas le Lonely Planet. Ni plus riches, ni plus pauvres, l’ambiance y est cependant très différente. On n’y a pas été du tout sollicité comme dans le quartier colonial. Bien sûr, on est toujours abordé par un taxi qui espère nous emmener à l’autre bout du pays et faire ainsi la course de sa vie. Mais ces quartiers étaient finalement comme tous ceux qu’on avait visités auparavant, où chacun vit sa vie à son rythme et où les étrangers peuvent circuler en paix.
Ah l’éternel débat « guide ou pas guide » quand on visite un lieu…
Trinidad, ville-fantôme
Dans cette ville, on a bien sûr cherché le marché local. Il n’était pas du tout à l’endroit indiqué dans le Lonely Planet…
Quant aux horaires, pourtant correspondant à ceux affichés à l’entrée du marché, ils étaient désuets.
Quand nous y sommes arrivés, il n’y avait plus qu’un vendeur d’ail au milieu des étals vides. Sympa, on a discuté un peu avec lui. Et en fait, le marché ne fonctionne pas tous les jours de la semaine comme indiqué sur les panneaux, mais que le samedi. Manque de pot, on est arrivé le dimanche. Tant pis, on ne fera pas le marché de Trinidad !
Autre chose que nous voulions absolument tester, le train vers la Valle de Los Ingenios, ancienne vallée où les esclaves arrivaient d’Afrique pour travailler la canne à sucre. De beaux vestiges bien conservés de cette sombre histoire, que l’on pouvait visiter dans un ancien train à vapeur. Le dimanche, la gare était fermée. On y est donc retourné le lundi pour en savoir plus sur le train. Mais celui-ci ne fonctionne pas en ce moment, car « il manque une pièce ». On peut se rabattre sur le train diesel, qui est une liaison commerciale, mais il n’y en a que deux par jours : un à 5h du matin, et un à 17h. Du coup, tant pis, on ne visitera pas la vallée en train !
On pense alors se rabattre sur la plage, il n’y a guère plus que cela qui est faisable sans tour organisé. On a vu l’arrêt du bus local pour la plage près de la gare. Local et pas cher, ça nous plaît bien. Mais là, deux locaux nous expliquent que le bus ne circule qu’en été, du 1er juillet au 31 août. Pas de bol, on est le 15 septembre. Il ne nous reste plus que le bus touristique pour la plage.
Le Lonely indique 5 bus par jour, dans chaque sens. Sur place, on nous explique qu’il n’y en a que trois. Celui de 09h00 nous paraît bien pour le lendemain, banco ! A 08h30 on est fin prêt devant l’arrêt de bus. Une armée de chauffeurs de taxi attend là aussi et nous propose d’aller à la plage pour le double du prix du bus, dans le meilleur des cas. Ils nous expliquent aussi que ça ne sert à rien d’attendre le bus, il ne passera pas, il n’était déjà pas passé la veille. Mais bien sûr !
09h30, toujours pas de bus. Le bureau Cubatur qui gère le bus est surpris de nous voir revenir et cherche à comprendre pourquoi il n’est pas passé. On partira avant d’avoir eu la réponse. Tant pis, on n’ira pas non plus à Playa Ancon !
Le meilleur de Trinidad
Malgré tous ces fails, on gardera un très bon souvenir de Trinidad !
D’abord, le Cerro de la Vigia. C’est une grande antenne relais en haut d’une colline qui surplombe Trinidad. On y est monté, et la vue de là haut est vraiment magnifique. Noel, qui est de garde sur l’antenne ce jour-là, nous explique tout ce qu’on voit depuis ici. C’est vrai qu’il n’a pas grand-chose à faire là-haut. Tant que ça fonctionne, tout va bien. Du coup, il passe un peu de temps à discuter avec les touristes de passage, et vend des boissons fraîches. Il a vraiment été très sympa avec nous !
Ensuite, on a découvert un peu plus le rythme cubain en se baladant dans les quartiers populaires. On s’est essayé aux pizzas locales, et on a trouvé un super glacier, bien meilleur que la Coppelia de la Havane. On a aussi pris des cours de salsa avec la sœur de Yohanda. Un beau cadeau pour l’anniversaire de Sandrine. Trois leçons d’une heure pour être capable d’aller danser un peu en ville le soir. On a tous les deux beaucoup aimé.
Enfin, on a rencontré Nicolas et Clélia, un couple de touristes français en vacances pour 3 semaines. Ils sont restés une nuit à la casa Yohanda, et ont aussi pris des leçons de salsa là bas. Le courant est immédiatement bien passé avec eux. On a partagé de bons moments lors des dîners à la casa, puis en dégustant ensemble nos daiquiris maison. A ce moment là, on avait presque le sentiment d’avoir invité deux amis à la maison pour l’apéro, ça nous a fait du bien ! On a aussi été boire un coup et danser ensemble à la casa de la musica.
Que de bons moments passés avec vous. On espère que vous avez bien profité de la playa Ancon et que votre séjour s’est bien terminé !
Le train Santa Clara – La Havane
Déjà la fin de Cuba ! S’il y a une chose que nous souhaitions essayer là-bas, c’était bien le train. Tout le monde nous a dit : « Quoi ? Le train ! Mais vous êtes fous ! Quand ils ne sont pas en panne, ils sont tout le temps en retard, etc. »
Raison de plus pour essayer !
A Cuba, grosso modo, il y a une grande ligne de train, qui va de la Havane à Santiago de Cuba, tout à l’Est de l’île. Il y a ensuite quelques ramifications secondaires, mais de Trinidad, pour nous, il fallait d’abord rejoindre Santa Clara, au centre de l’île, pour rentrer à la Havane.
Santa Clara est un peu la ville du Che. On aurait bien aimé visiter son mémorial et d’autres sites autour du Che, mais on n’y a fait qu’un passage express. Arrivés en fin d’après-midi, nous devions repartir par le train le lendemain à 07h20.
On fait quand même un saut à la gare la veille du train pour s’assurer de l’horaire. Là-bas, on nous dit que le train pour le Havane part à 10h30, et qu’il faut arriver une heure avant pour acheter le billet (pas possible plus tôt). Cool, on pourra dormir un peu plus longtemps le matin !
A 09h15, on arrive à la gare.
A 10h20, on regarde avec insistance et inquiétude le guichetier qui ne nous a toujours pas appelés pour acheter notre billet. Finalement, il annonce que le train a une heure de retard.
Une heure plus tard, on nous annonce que le train a 3 heures de retard. Il arrivera entre 13h et 14h en gare. On part donc prendre notre déjeuner. En revenant à la gare vers 12h30, tout le monde nous cherchait, le train est confirmé, il fallait qu’on achète vite nos billets. Deux touristes qui viennent prendre le train, ça ne doit pas passer inaperçu en effet. Nos billets en poche, on part attendre le train dans la gare.
14h20, il arrive enfin. On se dépêche de remonter tout le quai jusqu’à notre voiture, proche de la tête. Une fois installés, on pense que l’attente est enfin terminée. Mais non, loin de là !
15h15, le train démarre enfin. Mais que faisait-il pendant tout ce temps bon sang !
15h25, le train repart en marche arrière, retour en gare de Santa Clara. Puis encore des allées et venues autour de la gare. Incompréhensible !
A 16 heures, enfin, nous partons pour de bon.
Le train en lui-même n’est pas spécialement inconfortable. On a l’impression d’être dans un très vieux train français, le design le laisse penser en tout cas. Par contre la chaleur et la moiteur sont très pénibles. Sans parler de l’odeur pestilentielle des toilettes.
On nous avait mis en garde contre les vols dans les trains, mais on ne s’est jamais senti en danger. On a même pu sortir la tablette et la caméra.
Après 300 km et 4h30 de trajet, ce qui était la durée annoncée finalement, on arrive à La Havane en pleine nuit. Avec 5h30 de retard…
L’anniversaire de Sandrine
17 septembre. C’est l’anniversaire de Sandrine, et, heureux hasard c’est aussi celui d’Ania. On pensait donc la retrouver en arrivant à la Havane et fêter comme il se doit leurs anniversaires. Joli clin d’œil que de terminer ainsi notre séjour à Cuba. Mais à cause de ce train et de notre arrivée tardive, Ania n’a pas pu nous attendre. Dommage, on aurait beaucoup aimé passer notre dernière soirée avec elle, discuter un peu de notre séjour à Cuba et fêter ces deux anniversaires.
On commencera donc par aller diner dans le restaurant d’à côté. Malheureusement quelques minutes après avoir commandé, ils éteignent les lumières, mettent la sono à fond : ils chauffent la salle pour une humoriste qui arrivera 30 minutes plus tard. On mangera donc dans le noir, le froid de la surclim et en criant la bouche pleine.
On rentrera rapidement à la casa manger les parts de gâteaux qu’Ania nous avait gentiment laissées, en buvant un verre de notre bouteille d’Havana Club.
Ensuite, on a cherché un endroit où danser un peu de salsa, comme on en avait trouvé facilement à Viñales et Trinidad. Mais en vain. Dans ce quartier de la Havane, il y a bien quelques bars branchés à l’entrée payante, mais rien qui nous permette de tester nos premiers pas de salsa. Du coup, on a fini par danser dans le salon de la casa particular, avec la musique de l’ordinateur. Un grand merci à Xis pour avoir sauvé cette fin de soirée.
Et joyeux anniversaire Sandrine !
2 octobre 2014 à 20:14
Il est trop fort ce Xis ;o) Surtout que nous pendant ce temps on se demandait ce que vous deveniez après 2 semaines sans nouvelles…
7 octobre 2014 à 00:37
Oui, j’ai bien pensé à toi pendant les cours de salsa ! Benoît n’a pas tout à fait atteint ton niveau, mais on s’est bien amusé et on arrive quand même à quelques jolis enchaînements :)
16 octobre 2015 à 16:05
Mieux vaut tard que jamais…
Un petit coucou, un an plus tard, depuis Pekin ou s’achèvent nos vacances.
On regarde régulièrement votre blog, vous nous faites bien rêver ! Nous partons nous installer le 1er novembre en Israel à Tel Aviv, vous êtes les bienvenus quand vous voulez pour manger les falafels et le hummous à toutes les sauces !
Bises
Nicolas et Clelia
19 octobre 2015 à 17:19
Hey salut tous les deux !
Ca fait plaisir d’avoir de vos nouvelles ! En plus on est presque voisins ces jours-ci. Bonne installation à Tel Aviv alors et merci beaucoup pour l’invitation, qui sait, peut-être une prochaine destination après notre tour du monde :)
Bises
Sandrine & Benoît