Comme un cheveu sur la soupe – Guatemala
PubliÉ le Catégories : Guatemala, Plats et traditions.
Dans la civilisation maya, Dieu a d’abord fabriqué l’homme avec de la terre. Mais, à la première pluie, il est devenu boue et a disparu. Il a alors essayé de le fabriquer avec du bois. Mais, trop rigide, l’homme ne pouvait plus se déplacer convenablement. Il a finalement tenté avec du maïs. Et là, le résultat était beaucoup plus convaincant !
Cette légende, que l’on a entendue plusieurs fois au Guatemala, montre à quel point le maïs est central dans la culture maya. Et donc fondamental dans la cuisine locale.
Les tortillas
Comme au Mexique, les tortillas sont présentes à table tous les jours, à chaque repas. Mais au Guatemala, les tortillas sont entièrement faites à la main, et exclusivement à base de maïs. Ce qui change pas mal de choses !
Elles se préparent de la façon suivante : les grains de maïs sont d’abord cuits toute une nuit dans l’eau bouillante, avec un peu de chaux (ou ici plutôt des cendres de bois). C’est le fameux processus de nixtamalisation. Ensuite, les grains de maïs ainsi dépourvus de leur coque externe sont moulus. Pour ce faire, il existe une machine spéciale, que l’on trouve dans chaque village. Les gens viennent l’utiliser pour moudre leur maïs « nixtamalisé ». La pâte ainsi obtenue, la masa, est mélangée à de l’eau puis façonnée en petites boules aplaties à la main que l’on cuit sur une plaque bien chaude, souvent chauffée au feu de bois. On obtient alors les tortillas
On reconnaît facilement en ville les petites tortillerias à leur bruit : celui du claquement de mains des femmes qui façonnent les tortillas. Cet aplatissement à la main donne des tortillas plus épaisses que celles du Mexique, où elles sont entièrement faites de façon industrielle.
Enfin, selon le type de maïs utilisé, on trouve des tortillas de différentes couleurs : blanches, jaunes, bleues ou rouges.
Les tamales
Cette spécialité se prépare aussi à partir de la masa de maïs. Celle-ci n’est pas aplatie, mais plutôt travaillée pour former des cylindres épais. Elle peut aussi être mélangée à de la tomate, du piment, des herbes, du poulet, etc. Les tamales sont ensuite cuits directement sur une plaque chaude, ou alors enroulés dans une feuille de l’épi de maïs (hoja de milpa) et cuits dans l’eau bouillante.
Les tamales sont très largement consommés au Guatemala, en tant que repas ou comme simples encas sur les marchés, contre quelques piécettes.
Les boissons à base de maïs
On a essayé deux boissons chaudes à base de maïs.
L’atole de maïs est une eau chaude mélangée à de la masa de maïs et un peu de sucre, en quantités telles que le mélange final soit un peu épais et visqueux. A boire très chaud.
Sans trop d’intérêt, selon nous, mais eux doivent sans doute trouver cela très nourrissant.
La pinole de maïs est bien meilleure. C’est un mélange d’eau chaude, de farine de maïs et de sucre, avec parfois aussi de la cannelle ou du cacao. Moins épais que l’atole, et avec un goût de maïs plus adouci. La pinole peut aussi se boire froide.
Le petit déjeuner guatémaltèque
Pour bien démarrer la journée, les mayas prennent traditionnellement des œufs et des tortillas. Les œufs sont brouillés ou en omelette, avec un peu de tomate et d’oignons. Les tortillas sont recuites parce qu’elles sont meilleures chaudes. Et il faut aussi un peu de frijoles, petits haricots noirs souvent préparés sous forme de purée.
On étale les frijoles sur la tortilla, avec un peu d’œuf par-dessus. Plutôt bon.
Plus exotique, on a aussi eu droit une fois à la version tortilla au fromage, celui de la tante d’Isabel, le fameux qui avait un goût de Maroilles. Ca c’était vraiment bon !
Les panaderias
On trouve beaucoup de panaderias, des boulangeries-viennoiseries, au Guatemala. Ce sont en fait les endroits où on travaille la farine de blé. On y vend donc du pain blanc, appelé pan frances (pain français), mais aussi beaucoup de produits sucrés : différents gâteaux à base de génoise, avec une multitude de goûts, des tartelettes, des muffins, des gâteaux au chocolat, des croissants etc.
Attention toutefois à ne pas choisir complètement par hasard : vous pourriez tomber sur un gâteau au fort goût de fromage ! Pas toujours une bonne surprise donc, surtout pour un petit déjeuner…
Parmi ces douceurs sucrées, on a surtout retenu :
- Les rellenitos : des bananes fourrées d’une pâte de frijoles (haricot). Dit comme cela, ça n’a pas l’air excellent. Mais la pâte noire de frijoles, sucrée, donne comme un goût de cacao et on a vraiment l’impression de manger des bananes fourrées au chocolat extra noir. Excellent !
- Les bananes choco : une banane glacée trempée dans une sauce au chocolat. Très gourmand !
A table !
Au Guatemala, il n’est pas nécessaire d’attendre que tout le monde soit servi pour commencer à manger. On mange dès que l’on est servi. Les enfants jeunes et les invités sont souvent servis en premier. Du coup, il est rare que tout le monde soit à table en même temps.
D’ailleurs, ce n’est pas trop leur truc de passer du temps ensemble à table pour discuter. Ainsi, quand on reçoit quelqu’un à dîner, il est d’usage de lui servir rapidement à manger, peu après son arrivée. L’invité mange tout aussi rapidement. Ensuite, on met de la musique fort pour « faire la fête ». Point de long repas à table entre amis, donc.
Dernier point, on ne se souhaite pas un « bon appétit » avant de manger. En revanche, quand quelqu’un a fini de manger, il remercie tout le monde pour la nourriture d’un « muchas gracias », auquel les gens encore à table répondent « Buen provecho ! » (Bon appétit !)
Et enfin, quelques petites observations en vrac
On trouve des petites tomates cerises vertes, appelées miltomatos
- Dans la horchata (boisson à base de farine de riz), les Guatémaltèques ajoutent fréquemment de l’arachide. Beurk !
- Dans toutes les maisons, on boit de l’eau purifiée. Il vaut mieux donc éviter de consommer l’eau courante !
- Quelques bières locales : la gallo (bière blonde) et la moza (stout)