Uruguay, quelques jours chez Pépé

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Avec à peine 3,5 millions d’habitants, l’Uruguay est un petit pays un peu coincé entre ses deux grands frères brésilien et argentin. La moitié des gens vivent dans la capitale, Montevideo, qui semble pourtant être considérée comme la ville la plus agréable à vivre en Amérique du Sud, et même comme un « village où tout le monde se connait » par ses habitants.

 

C’est un pays qui autorise le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, le premier pays au monde à légaliser la production et la vente de cannabis fin 2013 et le seul d’Amérique du Sud à autoriser l’avortement sur demande.

 

Pourtant c’est un pays qui a connu une très violente dictature entre 1973 et 1985 avec arrestations, assassinats, torture généralisée – y compris sur des enfants et des femmes enceintes – ainsi que de nombreuses disparitions « mystérieuses ». Avec 1 prisonnier politique pour 450 habitants, elle établît un bien triste record. Aujourd’hui ce sujet reste très tabou dans le pays.

 

Mais c’est aussi un pays dont le président – il a terminé son mandat le 1er mars – fait figure d’exception. José Mujica, surnommé « Pepe Mujica », est un ancien guerillero, arrêté et torturé, dont deux ans au fond d’un puits, pendant la dictature. C’est un président qui refuse le faste de sa fonction et continuer d’habiter dans la ferme de sa femme et d’y cultiver des fleurs qu’ils vendent. Il donne 90% de son salaire à des œuvres caritatives ou petites entreprises et garde pour lui l’équivalent du salaire moyen de son pays – moins de 1000€ ! Mieux encore, lors d’une vague de froid en hiver 2012, il a immédiatement ouvert les portes de la résidence présidentielle pour y loger des sans-abris. Seuls deux policiers surveillent sa ferme, il se déplace dans une vieille coccinelle et on peut le croiser dans un supermarché en train de faire ses courses.

 

Cela parait fou et génial à la fois. En tout cas nous, ça nous fait rêver et on avait bien envie de voir à quoi ce pays ressemble !

 

Colonia del Sacramento

On commence notre périple uruguayen par cette ville coloniale au bord du Rio de la Plata, face à l’immense Buenos Aires. Le cœur historique est tout petit mais offre une jolie balade dans des ruelles pavées. C’est calme, fleuri, reposant.

Pour 20 pesos, on peut monter dans le phare – en pleine ville ! – pour avoir une jolie vue panoramique.

 

 

 

 

Montevideo

201502 - Uruguay - 0041A nouveau nous choisissons de visiter la ville avec un free walking tour. On se glisse dans le groupe en anglais cette fois. Pendant deux heures, notre guide nous fait visiter le cœur de la ville et nous donne plein de petites anecdotes sur l’histoire mais aussi sur le quotidien des uruguayens. Vraiment super intéressant.

 

Quelques éléments en vrac qui ont retenus notre attention :

  • Pas d’arsenal militaire ou policier devant le palais présidentiel. On peut rentrer comme ça dans le hall, pour voir.
  • 500m plus loin on est au bord de l’eau. On passe ainsi de l’hypercentre à la nature en moins de 5min.
  • Il y a un mystérieux bienfaiteur secret qui remplace les carreaux manquants ou cassés des trottoirs par de jolis bouts de carrelage colorés
  • Sur le bord de l’eau, on trouve des immeubles pour personnes aisées mais aussi un pour ceux qui ont très peu de moyens. Eux aussi ont ainsi droit de voir les rives du Rio de la Plata en prenant leur petit déjeuner
  • On peut aller au théâtre pour moins cher qu’une place de cinéma
  • Au marché du port on ne trouve que des restaurants de viande

 

 

 

On a profité aussi des visites gratuites du Teatro Solis le mercredi. Le bâtiment propose un joli compromis entre style classique et modernité. Et on a surtout beaucoup apprécié les interventions inopinées de 3 élèves en art dramatique qui viennent donner vie et couleur à la visite guidée.

 

 

Passage éclair, on en veut encore

Malheureusement en Uruguay tout le monde est en vacances et les couchsurfeurs que nous avions contactés n’ont pas pu nous recevoir. Il faut dire que c’était un pont de 4 jours à cause de mardi gras, férié. Alors on a décidé de filer vers Florianopolis au Brésil où Rodrigo, lui, nous attendait.

L’Uruguay nous a bien plu mais nous laisse un goût de trop peu.

Nous aurions bien aimé passer un peu de temps dans les terres, voir la vie loin de la capitale, dans ce pays dont la plus grande colline culmine à 514m.

Nous aurions bien aimé passer un peu de temps dans le village côtier de Cabo Polonio. Un village de 80 habitants, avec pas ou peu d’électricité, au milieu de paysages désertiques, de dunes et d’une faune préservée.

Uruguay, on reviendra…

 

 

La meilleure viande du monde ?

En Uruguay on mange la meilleure viande du monde, parole d’Uruguayen !

Après notre rendez-vous un peu manqué avec les asados argentins on avait bien envie d’y goûter à cette viande qui nous promet monts et merveilles !

A Montevideo, un des endroits phares pour manger de la bonne viande c’est le mercado del Puerto. L’endroit à lui seul vaut le coup d’œil !

C’est un bâtiment dont la structure fabriquée à Liverpool aurait été dédiée initialement à une gare en Argentine, mais qui a été rachetée à bon prix par les constructeurs du marché. C’est donc dans une ambiance de gare d’Harry Potter qu’on entre dans le marché. Enfin ça c’est si on regarde en l’air, parce que dès qu’on regarde en face de nous, c’est de la viande qu’on voit. Et pas qu’un peu. Végétariens sensibles, s’abstenir !

 

Des chapelets de saucisses rivalisent avec des rôtis, des morceaux de bœufs et des poivrons sur des grilles inclinées dans un joli camaïeu de rouges. Il fait chaud, les asadors s’affairent à vous griller votre viande à la perfection et ça sent bon le barbecue.

Evidemment on se laisse tenter par un joli bout de bife de chorizo (un bout de bœuf entre les côtes) et une morcilla dulce (du boudin noir sucré). Une jolie découverte que ce boudin d’ailleurs, on dirait qu’ils ont mis la compote à l’intérieur et ça nous plait bien…

On ne se risquera pas à départager les viandes argentines et uruguayennes ainsi que leurs cuissons sur ce seul essai, mais en tout cas on a très bien mangé dans une ambiance sympathique !

 

 

Le medio y medio

201502 - Uruguay - 0055Et pour bien apprécier une bonne viande, rien de tel qu’un bon vin. On aurait pu prendre un rouge uruguayen, mais par cette chaleur on nous a conseillés de tester un mélange local, le medio y medio, traditionnellement composé pour moitié de vin blanc sec et pour moitié de vin blanc mousseux doux. A boire très frais !

C’est sûr que cela n’a pas la puissance d’un tannat pour accompagner une viande rouge, mais bien frais on a trouvé ça très agréable.

 

 

Soirée vin fromages

201502 - Uruguay - 0025L’Uruguay est surnommée souvent la Suisse de l’Amérique du Sud. Parce que c’est un pays très tranquille, parce que c’est un pays cher, parce que des Suisses ont émigré là-bas à une époque, mais aussi parce que c’est un pays où l’on trouve beaucoup de fromages. Et comme en plus il y a aussi du vin, on n’a pas résisté à l’envie de se faire une petite soirée vin-fromages dans notre chambre.

Les fromages sont essentiellement faits à partir de lait de vache. En même temps, il y a 9 millions de bovins dans le pays, soit 3 par habitants, et pas de montagnes. Ils ne vont donc pas faire du fromage de brebis ! On a beaucoup de fromages à pâte dure, plus ou moins dure selon la durée d’affinage. Et certains nous ont paru bien goûtus.

Quant au rouge qu’on a choisi pour accompagner tout ça, on a bien sûr choisi un Tannat, le cépage le plus caractéristique des vins uruguayens. Le Tannat donne des vins intenses aux tannins très puissants. Ca passe sans doute mieux avec une bonne viande, mais l’essentiel est qu’on se soit fait plaisir.

 

 

Le chivito

201502 - Uruguay - 0004Un sandwich à base d’un filet de viande avec du fromage, du bacon, des œufs servi avec de la mayonnaise, des frites, de la macédoine de légumes, de la salade et des tomates (ouf!)

Aka « cholesterol bomb ».  Je crois que l’image parle d’elle-même ! (Et encore on avait la version « al plato », c’est-à-dire sans pain).

 

 

 

Le maté

201502 - Uruguay - 0044En Uruguay il y a deux catégories de personnes.

Celles qui se lèvent le matin, préparent un premier maté, le boivent, préparent un nouveau maté et le trimballent toute la journée au cas où elles tombent en hypomatéie en plein milieu de la rue.

Et celles qui se lèvent le matin, préparent un premier maté, le boivent et passent ensuite la journée à boire des matés en squattant ceux des personnes de la première catégorie. Puisque le maté est avant tout une boisson qui se partage.

En tout cas – et je cite une locale – il semblerait que les Uruguayens ait un muscle spécial au bras dédié au portage du maté. Le thermo d’eau chaude calé dans le coin du coude et le maté rempli à ras-bord d’herbe dans la main, ils vaquent à leurs occupations et gèrent le reste de leur vie à une main. Impressionnant.

 

Le bilan de ces quelques jours

 

Bilan Pays - Uruguay

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