Le Zim pour les intimes

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Day 26, les vertes montagnes de Chimanimani

A notre arrivée à Chimanimani, pour la première fois en Afrique, nous avons froid. Nous sommes passés à un climat plus continental en arrivant au Zimbabwe. Et dans ce village de l’extrême Est du pays, au milieu des montagnes qui forment une frontière naturelle avec le Mozambique, c’est un crachin frisquet qui nous accueille. Mais pour les Anglais du groupe, au moins, tout cela semble assez familier. Dans ces conditions, pour la seule fois du voyage, nous délaissons notre tente pour un petit cottage que nous partageons avec les 3 jeunes et que nous surnommerons « the family house« . A 3$ par personne et par nuit, voilà une super affaire !

 

Le lendemain, nous nous réveillons un peu inquiets par la météo, car nous sommes supposés faire une longue randonnée dans le parc national de Chimanimani. Mais comme souvent, la chance est avec nous, et un grand ciel bleu nous accompagne toute la journée. Voilà qui va mettre encore plus en valeur les magnifiques montagnes dans lesquelles nous allons nous balader.

 

201504 - Zimbabwe - 0019 - Panorama

 

La marche démarre par une longue et abrupte montée jusqu’à un plateau. Au fur et à mesure de notre progression, on découvre les superbes paysages de l’Est du pays qui s’étendent à l’horizon. Puis nous atteignons le plateau, recouvert de hautes herbes desquelles émergent parfois verticalement quelques rochers abrupts. Sur certains d’entre eux, on observe même ce qui ressemble à des peintures rupestres. Malheureusement, pas d’information sur leur âge.

Il n’y a pas de chemin aménagé, juste des flèches peintes sur des pierres nous permettent de choisir le bon rocher sur lequel grimper. Cela nous donne l’impression d’être vraiment au cœur des montagnes et de la nature.

 

 

Après la pause déjeuner, nous descendons vers une cascade, d’où s’écoule une rivière à l’eau transparente. Pas étonnant finalement étant donnée la pureté des lieux : aucune trace de civilisation, ni même de vie, à l’exception des quelques babouins que nous avons croisé dans les montagnes. Mais ce qui frappe l’œil, c’est cette couleur dorée, brillante, qui étincelle depuis le fond de l’eau. Je finis par me dire que ça ne peut pas être de l’or, ça se saurait ! Et pourtant…

 

201504 - Zimbabwe - 0054Le clou de la journée arrive en fin d’après-midi, après 6 heures de marche et un certain dénivelé dans les jambes. Tessa’s Pool, c’est le nom de cette superbe piscine naturelle au pied d’une magnifique cascade, qui récompense nos efforts du jour. Avec le soleil couchant, l’eau cristalline qui vient de se frayer un chemin entre les rochers et quelques plantes brille encore davantage. Alors on décide de grimper sur les rochers avoisinants pour plonger dans ces eaux paradisiaques. Sauf que l’eau est glaciale ! Mais tant pis, on peut aussi profiter des lieux en grelottant !

 

A moins que le clou de la journée ne soit le « Roast Dinner » du soir, finalement. Car une bonne chose ne venant jamais seule, un super dîner nous a été concocté : un gigot d’agneau et sa sauce gravy (n’oublions pas que nous voyageons surtout avec des anglais), des petits légumes rissolés accompagnés d’ail et de petits oignons, des pommes de terre avec une petite sauce à la menthe, et bien sûr un petit verre de rouge pour accompagner cela ! Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu un tel repas, une cuisine familiale et délicieuse qui nous sort du quotidien du truck. Et en plus, charmante attention de la propriétaire – cuisinière : pour le dessert, un brownie spécial sans noix a été concocté rien que pour moi. Décidément, ce Heaven Lodge porte bien son nom !

 

Day 28, les ruines de Great Zimbabwe

En cette fin de journée, nous visitons un site historique. Voilà qui change un peu ! De Great Zimbabwe aujourd’hui, il ne reste plus que quelques ruines que l’on pourrait réduire à de vulgaires tas de pierres si l’on n’y regarde pas de plus près. Mais il y a plus de 600 ans régnaient ici les rois de la plus grande civilisation médiévale sub-saharienne, les Shona, dont le territoire s’étendait sur une bonne partie du Sud de l’actuel Zimbabwe, et jusqu’au Botswana.

 

Le site de Great Zimbabwe, ancienne capitale de cette civilisation, est divisé en deux parties : la vallée et la colline. Dans la vallée, nous circulons au milieu de larges murailles de pierres, bâties sans mortier ni ciment, de hauteurs et épaisseurs variables. L’édifice le mieux conservé, un labyrinthe d’enceintes concentriques, abritait apparemment l’ancienne académie militaire et les femmes du roi. Puis nous prenons la direction de la colline. Un dédale de passages étroits, tout en pierres, nous mène jusqu’à son sommet où se trouve la résidence royale. Visiblement, celle-ci était bien protégée et difficile d’accès pour les ennemis potentiels du roi. Là-haut, de nombreux éléments viennent témoigner de l’histoire et de la culture Shona, à la fois riche et complexe. Nous profitons aussi d’une superbe vue au coucher de soleil sur la vallée, les ruines, le lac voisin, un village Shona typique un peu plus loin et les quelques montagnes alentours. Encore un magnifique coucher de soleil africain.

 

 

 

Un peu de cuisine Zimbabwéenne

20150402_112949668_iOSComme au Kenya, en Tanzanie, et au Malawi, l’élément de base de la cuisine Zimbabwéenne est une purée de maïs blanc. Ici, ça ne s’appelle pas ugali, ni sima, mais sadza. Et on a trouvé ça meilleur que dans les pays précédents, un peu plus fin, un peu moins pâteux. A priori, il serait cuisiné avec plus d’eau. A moins que ce soit l’habitude d’en manger depuis 4 semaines qui fait que l’on trouve ça meilleur…

 

Au Zimbabwe, on mange du sadza tous les jours, au déjeuner comme au dîner. Et on l’accompagne généralement d’un plat de viande en sauce (mouton, bœuf, poulet…). Une sauce aux oignons et à la tomate, avec quelques épices douces. On a aussi en plus quelques légumes à côté, comme des haricots ou des feuilles cuites semblables à des épinards.

 

La particularité du sadza, c’est qu’il sert aussi de couvert, car au Zimbabwe, on mange avec les mains ! Plus précisément avec la main droite. Toujours la main droite, attention ! On prend d’abord un morceau de sadza dans sa main, on y colle dessus un bout de viande et quelques légumes, puis on trempe le tout dans la sauce de la viande. On a fait deux repas de ce type à Chimanimani. On s’en est mis partout, mais à chaque fois c’était plutôt bon !

 

Enfin, nous avons essayé quelques spécialités locales à Victoria Falls, et qui valent le détour. Bon, nous on n’a pas vraiment aimé tout ça, mais il fallait bien qu’on essaye :

  •  De la viande de bœuf hachée et épicée, que l’on façonne comme des croquettes cylindriques, et que l’on fait frire. Ca fait un peu boulette de viande de la cantine de l’école, et c’est assez gras.
  • Une terrine de gibier (probablement u201504 - Zimbabwe - 0346ne sorte d’antilope), bacon et foies de poulet. Plutôt écœurante.
  • Les kapenta : des petits poissons d’eau douce séchés puis frits, avec une sauce à l’oignon et tomate. Le goût est un peu trop fort pour nous, sans doute car les poissons ont un peu trop séché en plein soleil ! Heureusement qu’il y a du sadza avec pour atténuer
  • Les impiko : des ailes de poulet que l’on fait mariner avec des herbes et du paprika, avant de les frire, bien entendu
  • Et le meilleur pour la fin, enfin le plus étrange : les masimbi. Ce sont des gros vers, dits vers mopane, que l’on fait griller, de telle sorte qu’ils se vident de leur eau. A la fin, il ne reste plus donc qu’une partie extérieure noire et croquante, et une partie intérieure jaune et caoutchouteuse. Les zimbabwéens mangent ça en snack, à tremper dans une sauce. On a essayé sans sauce, c’est pas très bon. Et avec, c’est ça passe un peu mieux mais c’est quand même pas terrible !

 

 

Par la fenêtre du camion

Le Zimbabwe présente une grande variété de paysages, de reliefs et de végétation. En venant du Mozambique, puis le long de la frontière Est, nous roulons au milieu de montagnes très vertes, avec beaucoup d’arbres. Vers le Sud, les montagnes laissent place à des collines plus arrondies. Mais ça et là, quelques monolithes gris sortent tout droit du sol, verticalement et brusquement. Dans ces régions, peu de signes de civilisation, nous traversons seulement parfois des petits villages, avec tout au plus quelques dizaines d’habitations assez rudimentaires.

 

 

Vers le centre et le Nord du pays, tout s’aplatit. Nous retrouvons des terres ocres, des herbes jaunes et des arbustes secs, isolés. La savane est de retour, et on aperçoit même, peu avant la frontière du Botswana, quelques girafes et éléphants au loin. Les villes, en revanche, ne présentent pas grand intérêt. Notamment la capitale, Harare, toute plate. Dans les quartiers huppés, les belles demeures sont à peine visibles, entourées d’un tas d’arsenaux de sécurité. Comme Lilongwe au Malawi, cette capitale nous a paru très fade.

 

Night 33, en train vers Victoria Falls

Depuis Bulawayo, dans l’Ouest du pays, nous avons eu la possibilité de prendre le train pour Victoria Falls, tout au nord ouest. Bien sûr, nous n’avons pas hésité : un train couchette au Zimbabwe, en seconde classe, voilà une opportunité originale ! D’ailleurs, l’expérience a l’air d’emballer du monde, car nous sommes 11 personnes du groupe à embarquer, à 19 heures, dans un train vieux, très vieux et très usé. La propreté n’y est pas non plus optimale, mais c’est tout de même bien mieux que dans le train de Cuba, par exemple. Seule la forte odeur en provenance des toilettes est un peu dérangeante.

 

La nuit se passe tant bien que mal, malgré le bruit et les secousses du train, et l’inconfort des couchettes, au cuir particulièrement usagé. Le lendemain matin, nous visitons ce train un peu plus en détail. Il y a une troisième classe à l’avant, avec seulement des banquettes. Visiblement, un certain nombre de passagers ont passé la nuit dans ce wagon des plus spartiates. Ensuite, une voiture-bar qui sert un petit-déjeuner avec des œufs au plat, des toasts et un café pour seulement 1 dollar : là encore, on est loin des standards SNCF, mais dans le bon sens cette fois ! Puis à l’arrière, il y a la première classe. Il y a 50 ans, ces wagons devaient avoir beaucoup de charme avec leurs boiseries et toutes leurs décorations. Mais tout cela a beaucoup vieilli : on découvre d’ailleurs sur un logo que ces wagons circulaient auparavant en Afrique du Sud, à l’époque coloniale !

 

 

Par la fenêtre du train, on découvre enfin nos derniers paysages zimbabwéens avant Victoria Falls. Dans cette partie du pays, assez plate, on voit beaucoup d’installations industrielles liées aux mines. Apparemment, des mines de charbon exploitées principalement par des chinois et des américains, selon les dires d’un local. Vers 11 heures, enfin, on aperçoit au loin une fumée qui s’échappe du sol, comme un mystique nuage blanc qui sort de la forêt. En Tonga, le dialecte local, on l’appelle « Mosi-oa-Tunya », littéralement : « la fumée qui tonne ». Mais en français, on le connaît mieux sous le nom de « chutes Victoria ». Car après 450 km parcourus en  un peu plus de 16 heures (quand même !), nous voilà arrivés à Victoria Falls !

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2 commentaires sur “Le Zim pour les intimes


     lepage maryse a écrit :

    13 mai 2015 à 16:53

    toujours ravie de pouvoir vous suivre ; j’apprends beaucoup de ces contrées que je ne connais pas .
    c’est toujours autant un plaisir que de vous lire BONNE CONTINUATION POUR VOUS DEUX


       Benito (voyagepartageetpotage.com a répondu :

      17 mai 2015 à 14:11

      Bonjour Maryse,
      Merci pour votre message.
      Il est vrai que l’avantage d’un tel séjour en camion, c’est de nous faire passer par des contrées où nous n’aurions peut-être pas eu l’idée d’aller par nous-mêmes. Le Malawi, le Zimbabwe en font partie.
      Et le Botswana et la Namibie nous ont même encore plus enchantés, surtout ces petits coins perdus au bord d’une route où se cachent parfois de vraies merveilles !

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