Brèves Nippones #15 – L’épopée des nouilles instantanées

PubliÉ le 21 décembre 2015 Catégories : Japon, Plats et traditions, Recettes. Tags : cours de cuisine, musée, recette.

L’histoire des nouilles instantanées démarre dans le difficile contexte du Japon d’après-guerre. Alors que des milliers de gens cherchent à manger quelque chose de pas cher et qui ne prend pas trop de temps, un homme, Momofuku Ando tente d’apporter une réponse à ce besoin. Pendant un an, dans une cabane derrière sa maison, il travaille nuit et jour pour trouver un moyen de cuisiner rapidement des ramen (nouilles japonaises), par simple adjonction d’eau bouillante. A cette époque, les nouilles sont en effet la nourriture la moins chère, car elles ne nécessitent que de la farine et de l’eau, mais leur préparation est assez longue et fastidieuse.

 

Après moult essais, il parvient enfin à déshydrater des nouilles (préalablement cuites), en les plongeant subitement dans de l’huile bouillante !

Quelques minutes ensuite dans de l’eau chaude et elles retrouvent leur aspect et leur goût original. Ca y est, il tient les premières nouilles instantanées ! Très vite, ces nouilles vendues en petits sachets connaissent un grand succès.

 

 

Dans les années qui suivent, Momofuku fait évoluer le concept et l’industrialise à grande échelle. Mais ce n’est que 13 ans plus tard qu’interviendra son autre innovation majeure : la Noodle Cup. C’est un récipient en forme de cône tronqué dans lequel sont vendues les nouilles, et qui sert en même temps de plat pour les déguster, une fois qu’on a ajouté l’eau bouillante. Même plus besoin d’avoir un bol ou une assiette avec soi ! Cette invention a fait de la nouille instantanée une nourriture universelle, dont plusieurs milliards de boîtes sont vendues désormais chaque année.

 

Toujours plus loin et jamais à court d’idée malgré ses 80 ans bien tapés, Momofuku invente aussi les ramen de l’espace. Un concept de nouilles qui peuvent être mangées en apesanteur… Oui, carrément ! Pas sûr toutefois qu’il parvienne à en vendre des milliards.

 

Il n’en demeure pas moins qu’après son décès en 2007, ce Géo Trouvetout de la nouille a laissé derrière lui un immense empire industriel (Nissin), et aussi un musée dédié à cette histoire, le Noodle Cup Museum !

Ce sont même en fait deux musées. Un à Yokohama près de Tokyo, et un à Ikeda, près d’Osaka, là où tout a commencé. On a visité ce dernier, dont l’intérêt ne se limite pas à l’épopée des nouilles instantanées et au génie de leur inventeur. Comme dans tout bon musée japonais, il est possible d’y faire des choses soi-même. En l’occurrence, ici, faire nos propres chicken ramen instantanées !

 

 

Cuisine et coloriage

Encore une fois, on reste ébahi par l’organisation minutieuse de ce cours de cuisine, à la japonaise. Déjà, comme souvent, il a fallu réserver quelques jours à l’avance : on ne se pointe pas à l’arrache pour une activité dans un musée.

Sur place, on nous a attribué un numéro, correspondant, dans l’atelier de cuisine, au numéro de notre chaise, de notre plan de travail, de notre tablier, de nos ustensiles… Bref, tout y est numéroté afin d’identifier facilement ce qui appartient à chacun, et surtout qui a fait quelles nouilles !

 

Le cours est en japonais, mais on a droit à une petite fiche explicative en anglais pour les différentes étapes de fabrication des nouilles. Comme toujours les explications sont très précises, les tâches élémentaires et il est très facile de suivre.

Les parties plus « techniques » nécessitant de manipuler de l’eau ou de l’huile bouillante sont réalisées par les animateurs. Ainsi le cours est aussi ouvert aux enfants et l’activité devient familiale.

 

La déshydratation des nouilles dans le bain d’huile, c’est le moment phare de l’atelier. On est invité à aller observer la manipulation derrière une vitre étonnamment propre vu le nombre de friteuses en marche de l’autre côté !

Les préparateurs nous montrent nos nouilles avant et après, dans des petits paniers numérotés (pour être sûr que ce sont bien nos nouilles à nous !).

Et une fois passées à la friteuse, nos nouilles ressortent toutes brunies et rabougries, compactées en un petit amas. Ne reste plus qu’à les empaqueter dans notre petit sachet qu’on a joliment décoré juste avant.

 

Oui, parce qu’au Japon, rien n’est jamais trop fun ! Alors on a eu droit à un atelier dessin pour personnaliser notre sachet de nouilles !

 

Après dégustation, on a trouvé qu’elles n’étaient pas mal du tout nos nouilles. Et contrairement à celles qu’on trouve en général en France, le goût est déjà dans la nouille et non dans un petit sachet séparé. Ce qui fait qu’on peut les grignoter juste comme ça, sans les réhydrater : idéal pour l’apéro !

 

Et puis rien que pour voir sa tête dans un joli bandana poussin (offert en prime) ça vaut le coup de passer faire un tour au cours de cuisine du Noodle Cup Museum !

 

 

Les chicken ramen, la recette

Alors, si vous aussi vous avez envie de faire des chicken ramen, que ce soit pour les manger sous forme de ramen instantanées ou juste en tant que biscuits apéro, suivez donc la recette !