Inde – Balades sur deux marchés râjasthânis
PubliÉ le Catégories : Inde, Sur les marchés.
A Udaipur, balade matinale sur un petit marché de rue
Il est encore tôt et la paisible ville d’Udaipur se réveille tranquillement. Les rues sont encore désertes et on profite à la fois de ces rares moments de silence et de la fraîcheur matinale.
Des hommes se lavent dans le lac Pichola, des femmes y font leur lessive, des enfants partent sur le chemin de l’école, des fidèles viennent offrir du grain aux pigeons et aux vaches et un dromadaire se promène dans les ruelles… C’est une matinée idéale pour aller nous balader sur un petit marché local.
Dans cette rue qui descend de la « clock tower », au cœur de la vieille ville, l’activité marchande démarre tout doucement. Dans les rares échoppes qui ont ouvert leur rideau de fer, des hommes pressent des jus de fruits, préparent des chaï, ou font tremper leurs confiseries dans du sirop de sucre : balushahi (sorte de beignets), gulab jamun (boules de lait solidifié frites), laddu (boules de farine), jalebi (spirales de farine de maida)…
Sur les bas-côtés de la rue – il n’y a pas vraiment de trottoir ici – les femmes commencent à disposer leur paniers de légumes, ou à les étaler sur des bâches posées à même le sol. On y trouve d’abord les produits de base de la cuisine locale, à savoir les féculents et les légumes : pommes de terre, pois chiches verts, carottes, tomates, petites aubergines, différentes sortes de courgettes, concombres, haricots longs, citrouilles, gombos (connus localement comme lady’s fingers), poivrons, choux fleurs, épinards…
D’autres vendent aussi des produits plus aromatiques utilisés dans la cuisine de tous les jours, comme la coriandre, la menthe, l’ail, les oignons rouges, les citrons, les piments, le gingembre, la mangue verte…
D’autres enfin vendent des pétales de fleurs, parfois confectionnées en chaînes : celles-ci serviront pour faire des offrandes !
Sur des charrettes, des hommes vendent aussi quelques fruits, qu’ils pèsent à l’aide de vieilles balances à contrepoids : pommes, poires, papayes, bananes, grenades, ananas, noix de coco, raisins, sapotes (localement : chikoo) et divers agrumes…
On aurait presque le sentiment d’être revenus 100 ou 200 ans en arrière, si la circulation bruyante et chaotique de la rue n’avait pas fait son apparition : voitures, camions, vaches, motos et rickshaws déboulent maintenant aussi vite qu’ils peuvent au milieu des étals ! La ville a repris son activité, et du coup, on ne s’entend plus.
On prend alors le chemin du retour, en nous arrêtant dans les nombreuses autres échoppes qui ont ouvert entre temps. Là, on ne trouve plus que des hommes, qui vendent des produits secs mais frais, que ce soient des épices (cardamome, girofle, poivre, badiane, cumin…), des noix (cajou, amandes, pistaches), des raisins secs ou de multiples variétés de riz, de lentilles et de pois chiches.
Mais avant de quitter ce petit marché, on se laissera tenter par quelques morceaux de barfi (du lait condensé cuisiné avec du sucre jusqu’à solidification). Et deux chaï bien sûr !
A Jodhpur, balade à l’heure de pointe sur l’historique Sardar Bazar
La place de la tour de l’horloge est l’historique centre marchand de la basse ville de Jodhpur : le Sardar Bazar. Dans les arcades autour de la place, on y échangeait de l’opium, du café et des épices. Et sur les étals disposés en son centre, les produits alimentaires du quotidien.
Ces derniers semblent ne pas avoir bougé depuis des siècles, et on y retrouve à peu près les mêmes choses que dans le marché de rue d’Udaipur, avec néanmoins un peu plus de quantité et de choix compte tenu de la taille du marché : différentes sortes de papad (fines galettes croustillantes à base de farine de haricot ), plus d’épices (curcuma, chili en poudre, cardamome, diverses sortes de masala…) et de légumes à feuilles, notamment.
Dans les arcades, en revanche, les thés ont remplacé le café et les souvenirs en tout genre l’opium, attirant une clientèle à forte connotation touristique. Cela se perçoit sitôt passé l’une des grandes portes donnant accès à la place : nombre d’opportunistes tentent de nous faire rentrer dans leur magasin pour nous y vendre leur came à prix exorbitant.
En tant qu’étranger, ce n’est donc pas du tout le meilleur endroit pour faire de bonnes affaires !
Cela reste néanmoins une place tout à fait intéressante à visiter, une place à l’image de l’Inde, pleine de bruits, de couleurs, d’odeurs et d’agitation.
Et aussi pleine de goûts, notamment celui des succulents lassis au safran et à la cardamome de chez Mishrilal ! Une adresse incontournable avant de repartir se balader dans les étroites ruelles de la ville bleue…