De Tupiza à Uyuni sur un air de Dakar
PubliÉ le Catégories : Bolivie. Tags : crazy, rencontre, roadtrip.
Pour faire la visite de l’incontournable Salar d’Uyuni, on est quasiment obligé de passer par un tour organisé. Car il est très très difficile d’accéder autrement à cette région particulièrement isolée du pays.
Il y a trois lieux principaux pour démarrer le tour du salar et plusieurs durées possibles pour le faire. On vous en parlera en détail dans un prochain article. Toujours est-il que nous avons choisi de partir de Tupiza, au Sud du pays pour faire un road trip de 4 jours.
Et donc depuis Sucre, il nous a fallu descendre jusque Tupiza. Et ça n’a pas été une formalité.
D’abord, sur le chemin du terminal de Sucre, notre microbus s’arrête, en pleine côte. Quelque chose a lâché au niveau du moteur, qui donnait déjà des signes de faiblesse inquiétants juste avant. En un coup d’œil, le chauffeur comprend qu’il n’ira pas plus loin. Alors les passagers récupèrent leur argent, descendent du bus et partent en attendre un prochain. Comme si de rien n’était !
Heureusement, nous arrivons quand même à temps pour prendre le bus de nuit pour Tupiza.
Là, en pleine nuit, sur la route, Benoît s’aperçoit que son sac de couchage a disparu, alors qu’il l’avait posé dans le compartiment juste au-dessus de lui. Par contre, moindre mal, celui de Sandrine est toujours là. En arrivant à Tupiza, il fouille le bus comme il peut, mais nulle trace du sac de couchage. Il a dû être volé au début du trajet. Super !
En plus, il est seulement 3 heures du matin, il ne fait pas plus de 3-4 °C et nous avions décidé de rester dormir dans la gare routière pour économiser une nuit d’hôtel. Inutile de dire que la fin de nuit n’a pas été des plus faciles.
Le grand cinéma des tours organisés
Au petit matin, après avoir posé nos affaires dans un hôtel, on démarre le « tour des tours organisés pour le Salar d’Uyuni », frais comme des gardons.
En ce dimanche de basse saison, seule une demi-douzaine d’agences ont décidé d’ouvrir. Rapidement, on se rend compte que toutes proposent plus ou moins la même chose, hormis quelques variantes de parcours, selon que l’on soit plutôt lacs ou formations rocheuses.
Mais là où ça se corse, c’est que pour avoir le meilleur prix, il faut que le véhicule soit complet, c’est-à-dire que 4 ou 5 personnes aient réservé. Or, en cette saison, personne n’ose s’engager avec tel ou tel opérateur, au risque de se retrouver en sous-effectif et donc de payer beaucoup plus cher. Bref, on tourne en rond rapidement. Et on se retrouve à arpenter les rues de Tupiza en long, en large, et en travers, on connaît même la calle Florida par cœur.
Au bout d’un moment on finit par recroiser, pour la troisième fois de la journée, le même couple de français, lui aussi en pleine hésitation sur le choix d’une agence. C’est un signe ! Nous sommes devant la dernière agence que nous n’avions pas encore essayée. Après un rapide tour à l’intérieur – oui on connait le descriptif des prestations par cœur maintenant – on se dit que leur proposition nous va bien. Sauf qu’il faut être 5. Le couple de français semble hésiter, ils sont plutôt tentés par une autre agence. On ne veut pas leur forcer là main, mais on croise tous les doigts intérieurement. Et après de longues minutes de réflexion, banco ! On partira tous ensemble. Ouf, fin d’une longue journée !
Il y aura avec nous un second véhicule avec 4 autres touristes, un chauffeur-guide et une cuisinière. Arrivé en premier, le groupe de 4 a choisi de partir le lendemain à 06 heures du matin. Le rendez-vous est donc pris à cette heure là, pour voyager ensemble et devancer les véhicules des autres agences, qui partent plutôt vers 08-09 heures. La nuit va encore être courte, mais on devrait être quasi-seuls sur la route, ce qui n’est pas négligeable !
1er jour, les paysages de far west du Sud Lipez
Après une nuit qui ne nous aura pas permis de rattraper les heures de sommeil perdues lors de notre arrivée à Tupiza, nous faisons connaissance avec nos partenaires de voyage. Dans notre voiture, Pauline et Vincent, le couple de français croisé la veille, et bien sûr Pascal. Dans l’autre voiture, Alice une belge, Susan, une hollandaise, Caroline, une française et Christian, un allemand.
Les véhicules sont aussi là, plein à craquer, entre la nourriture et le matériel de cuisine, le gaz de cuisson, les boissons, l’essence pour les véhicules et les sacs de tout le monde.
Le guide-chauffeur de l’autre véhicule est déjà là, la cuisinière aussi. A 06h15, ils partent. Nous non, car on attend notre guide. On commence à s’inquiéter de voir le temps passer ainsi, craignant de nous retrouver au milieu de la foule des autres 4×4 partant de Tupiza. Un chauffeur arrive enfin, il paraît bien jeune. Mais finalement ce n’est pas le notre. On attend toujours. Puis un homme plus expérimenté se présente, les cheveux bien gominés, avec un faux air de Diego Maradona directement sorti des années 90. Il s’appelle Nico, c’est lui notre chauffeur-guide.
Un premier arrêt pour récupérer un colis, un second pour acheter 500 grammes de feuilles de coca pour ne pas s’endormir sur la route. Il semblerait que Nico ait été appelé à la rescousse à la dernière minute pour conduire notre véhicule. Mais finalement vers 07h15, on sort enfin de Tupiza.
Et dès les premiers hectomètres, les payasages du sud Lipez nous émerveillent.
On se croirait en plein far west, avec de grandes formations rocheuses rouges mais très finement érodées. De plus près on s’aperçoit que c’est un ensemble de fines feuilles de pierre, vraiment impressionnant. C’est là qu’apparaissent aussi nos premiers cactus signe de l’aridité des paysages.
Ensuite, la route commence à monter, très haut. On dépasse vite les 4000 mètres d’altitude, alors que Tupiza n’est qu’à 2800. Le paysage devient lunaire, volcanique. A chaque virage on change de couleur, on passe du vert au marron puis au gris sable et au blanc, lorsqu’apparaissent les premières neiges. On traverse aussi des villages, plantés là au milieu de rien. Que font tous ces gens ici ?
Malheureusement, on est tous très fatigué et on s’endort vite sur cette première partie de route, pas aidés par la musique traditionnelle bolivienne de Nico. Alors après le déjeuner, il change de répertoire et passe à de la dance-techno des années 90. A défaut de nous réveiller, ça nous laissera juste des airs pourris dans la tête jusqu’au soir.
Et niveau conduite, il passe en mode sportif. Visiblement, Nico n’aime pas être devancé sur la route, alors il roule vite, très vite sur ces pistes de sable et de pierre. Il a l’air d’aimer ça. On se croirait au Dakar, ou plutôt au trophée Andros, car la neige commence à tomber fort dans l’après-midi. Mais rien n’y fait, l’ensemble des passagers lutte contre le sommeil. Même passer à 4855 mètres d’altitude nous laissera relativement insensible.
En arrivant à la première auberge le soir, on est pourtant bien content de notre journée. On aura vu de belles choses entre deux siestes, et ce malgré la neige et le brouillard.
Là-bas, on fait aussi plus ample connaissance avec les passagers de l’autre voiture. Le courant passe très bien dans ce groupe de 9. On finit même la soirée sur des jeux.
2ème jour, des volcans, des animaux et des lacs de toutes les couleurs
Nous partons pour une journée complète à l’intérieur du Parque Nacional Eduardo Avaroa, cette réserve qui occupe tout le Sud Ouest bolivien jusqu’aux frontières chiliennes et argentines. Comme la veille, les paysages magnifiques s’enchaînent, mais ils sont toujours différents : c’est cela qui fait que ce tour est extraordinaire.
En plus, en partant de Tupiza, nous sommes vraiment seuls sur ces routes : en plus de nos deux véhicules, on a en a compté deux autres qui tournaient dans le même sens que nous, pas plus. On a vraiment le sentiment de vivre quelque chose de privilégié.
Ce jour-là, nous sommes en meilleure forme et on a mis notre musique dans la voiture. Merci à tous nos amis, fournisseurs officiels de bon son, qui nous ont envoyés un peu de musique en guise de cadeau de départ ! On discute aussi davantage avec Nico, et il nous explique pas mal de choses sur la faune que l’on aperçoit : les lamas, très nombreux dans la région et domestiqués, utilisés pour leur laine et leur viande, les vigognes (sorte de lama avec une carrure d’antilope), des autruches, des viscache (sorte de gros lapin avec une queue de castor) et des renards. On assiste aussi à la capture d’un lama par deux fermières, mais devrons partir avant qu’il ne soit tué…
On passe devant de nombreux lacs, de toutes les couleurs : roses, verts, bleus, blancs, noirs et même multicolores, souvent occupés par des flamands roses ou blancs. Fabuleux, notamment la Laguna Verde au pied du colossal volcan Licancabur ! C’est d’ailleurs à cet endroit que nous avons croisé pour la première fois de nombreux autres véhicules de touristes, la plupart venant d’Uyuni.
Avant le déjeuner, on fait aussi un petit passage par un bain d’eaux thermales : un petit bassin avec de l’eau à 30-35 °C, en plein milieu du désert, à 4000 m d’altitude. Autant dire que l’air est très frais dehors, il ne doit pas faire plus de 5°C. Pascal et Benoît sont les premiers à se mettre en maillot dans cet air glacial, félicités par un groupe de touristes français un peu trop frileux, qui les prend même en photos.
Mais une fois dans l’eau, qu’on est bien ! Le reste du groupe les rejoint d’ailleurs rapidement. Ensuite ce sera la ruée dans ce petit bassin, avec des flots de touristes tout juste débarqués des 4×4 venant d’Uyuni.
L’après-midi, on monte encore : on franchit la barre des 5000 mètres pour découvrir les geysers. Mais dans un froid polaire, avec beaucoup de brume et de fumées, et de nauséabondes senteurs de soufre, les geysers ne resteront pas comme l’endroit le plus impressionnant du circuit.
Nous regagnons déjà l’auberge du soir, avec Nico toujours au taquet, sur un rythme de Dakar. Les paysages de dunes et de roches volcaniques, les lacs pleins de flamands roses et le 4×4 que nous dépassons au milieu du désert nous donnent vraiment l’impression d’être au cœur de la course automobile.
C’est ce soir-là, à l’auberge, entre les coupures de courant, que survient notre premier incident diplomatique avec la cuisinière.
Elle a en effet préparé un pique macho, plat typique bolivien, à base de saucisses, d’oignons, de poivrons, d’œufs durs et de frites, le tout arrosé de ketchup, mayo ou moutarde. Sauf que pour les végétariens de l’autre voiture, c’est pas génial. Et qu’elle n’avait rien préparé d’autre pour eux, sauf un peu de sauce tomate-oignons, contrairement aux repas d’avant. Dommage qu’il y ait cette fausse note, surtout que la cuisinière a très mal pris la remarque, renforçant son antipathie naturelle à notre égard.
3ème jour, jeux d’imagination au milieu des cailloux
Pour cette journée, nous avions choisi une route alternative au circuit traditionnel. Celui-ci passe normalement de lacs en lacs, en remontant vers le nord. Mais comme la veille on avait déjà eu pas mal de lacs, on a opté pour l’autre route, celle qui passe à travers les formations rocheuses.
L’intérêt, c’est qu’on peut s’y amuser de plein de façons : on cherche à y trouver des formes rigolotes, on prend des photos originales et on peut faire plein de petites escalades. C’est un vrai terrain de jeu !
Ainsi, on passe d’abord devant un rocher en forme de coupe du monde. C’est d’ailleurs pour ça qu’il s’appelle Copa del Mundo. Celui-là, il était facile.
Arrivés au chameau, on commence à se laisser aller. Certains y voient une poule dans une bosse, un perroquet dans une autre. D’autres considèrent plutôt qu’il s’agit d’un télétubby sumo avec une épée dans le dos d’un côté, et d’un ours qui se gratte les parties à côté…
Plus tard, on croise la tête du Che, puis celle du diable et d’autres visages plus ou moins familiers.
Bref, on vous laisse jouer aussi en regardant certaines photos…
En tous cas, la route de ce troisième jour nous fait, encore une fois, rêver. On découvre la Laguna Negra, un spot magique, une oasis de tranquillité. On y serait bien resté toute la journée.
En plus, la complicité avec notre guide se fait plus forte : il fait des photos feng-shui rigolotes avec nous, il nous explique pourquoi les lamas défèquent toujours au même endroit, et, grâce à sa vitesse de conduite, il nous emmène voir plein de sites où les autres groupes ne vont pas : un immense canyon où la rivière en contrebas dessine un anaconda (regardez la taille des oiseaux en bas de l’image pour vous donner une idée de la hauteur des lieux !), un point de vue sur le volcan Ollague, en activité, pour déjeuner, des formations de coraux l’après-midi, et pour finir un magasin qui vend des bières au quinoa ou au miel.
La dernière heure de route passe dans le salar de Chiguana, un petit désert recouvert d’une très fine épaisseur de sel. La conduite sur ce terrain semble incroyable : il n’y a pas de chemin tracé, Nico se repère grâce aux reliefs qui l’entourent, et une fine pellicule d’eau rend la route extrêmement glissante. Mais Nico est un acrobate du volant !
Sortis de ce désert, on arrive aux portes de l’immense, l’incroyable, le majestueux salar d’Uyuni ! On se contente juste d’observer l’infinie étendue blanche de loin, car le salar est prévu pour le lendemain.
En attendant, on loge dans un hôtel de sel : entièrement construit avec des blocs de sel, provenant du salar. Au sol, de gros cristaux de sel forment une moquette un peu râpeuse. Les murs sont en sel, les tables, les chaises, les lits aussi !
Disposant d’un peu de temps avant le repas, Benoît, Pascal et Vincent en profitent pour monter vers un point de vue tout proche. Un chemin en pierres, au milieu des cactus, que Benoît gravit en tongs. Là-haut, la vue sur le salar d’Uyuni est somptueuse. On a hâte d’être au lendemain.
Au retour, on croise Caroline et Christian, qui porte Alice sur son dos : elle s’est blessée à la cheville en allant marcher, ailleurs. Dur !
Le soir, nouvel incident diplomatique avec notre cuisinière. Cette fois, peut-être en hommage à l’hôtel de sel où l’on était, elle nous sert des lasagnes beaucoup trop salées. Immangeables. Difficile de croire que c’était involontaire, avec une telle quantité de sel. Dommage, car ce serait bien passé avec la petite bouteille de vin à laquelle on a eu droit.
4ème jour, magie du Salar d’Uyuni
Pour notre dernier jour, on démarre aux aurores, à 05 heures. Le but est d’aller voir le lever de soleil depuis le milieu du salar d’Uyuni. Et effectivement, malgré la fatigue et le froid, ça vaut le coup. On est toujours aussi impressionné par la conduite sur le salar. A la différence de celui de la veille, la croûte de sel du salar d’Uyuni est vraiment très épaisse, souvent de plusieurs mètres. Et l’immensité du Salar, qui s’étend vraiment à l’infini (3000 kilomètres de périmètre), rend cela fascinante. Nico conduit vraiment sur un terrain tout blanc, sans véritable piste : un sentiment de liberté absolue.
On atteint alors l’Isla Incahuasi, une véritable île de pierre, au milieu du désert de sel. Au sommet de l’île, de nombreux touristes, mais surtout une vue extraordinaire à 360° sur le salar, et au loin le volcan Tunupa. On découvre aussi que des routes ont été tracées au milieu du salar : à force de passer toujours aux mêmes endroits, les 4×4 ont formé de véritables pistes que l’on distingue aisément.
Après le petit déjeuner pris au pied de l’île, et une séance improvisée de frisbee avec un couvercle de boîte de chocolat en poudre, on part pour la séance de photos rigolotes au milieu du désert, les célèbres photos où l’on joue sur les perspectives grâce à la blancheur pure du salar. Encore une fois, Nico rentre bien dans le jeu, il nous laisse 40 minutes de plus que ce qu’il avait prévu, et nous suggère quelques dernières photos avant de partir. Au top ce guide ! On vous laisse apprécier les clichés…
Quelques montagnes de sel et une crevaison plus tard, on atteint la ville d’Uyuni. Moche, sale, avec une odeur d’urine en sortant de la jeep. Ca sent la fin du tour, déjà. On visite néanmoins le cimetière des trains, des carcasses de train toutes rouillées entreposées aux portes du désert. Dernière excursion avant d’en finir avec la Bolivie. Ensuite viendra l’heure de rejoindre le Chili !
Une longue nuit d’attente dans le froid d’Uyuni
Mais pas à 4 heures de l’après midi comme on le pensait, à 4 heures du matin ! Pas d’autre bus avant ce jour-là, malheureusement. Il nous reste donc 12 heures à patienter dans cette ville particulièrement nulle. Ca nous laisse le temps de boire des coups avec nos amis du tour, de partager quelques derniers bons moments ensemble, jusqu’à leur départ pour la Paz en début de soirée.
Un grand merci les amis pour ces 4 jours ! Des paysages de fou, des compagnons de route bien funs, un chauffeur cool, de la bonne musique : bref une super ambiance dans la voiture et le cocktail parfait pour profiter à fond du moment !
Mais cette attente nous permet aussi d’apprécier l’accueil particulièrement désagréable des commerçants d’Uyuni, bien pires que la moyenne des Boliviens ! On vous passe les pseudo wifi, les pseudo plats à la carte, les pseudo happy hour…
On découvre tout de même un bar sympa, l’Extreme fun pub. Enfin c’est plutôt un bar pour les touristes qui veulent se la coller, mais qui nous laisse squatter le wifi et les coussins. Comme ils l’écrivent sur leur carte, « ça c’est pas un bar pour les poulets » !
A 1h00 toutefois, comme c’est l’heure officielle de fermeture du bar, on nous indique de partir. On commence à rassembler nos affaires, puis on décide de fermer la lumière et la porte de la pièce où nous sommes. Tellement bien au chaud sur ces coussins qu’on ne voulait pas partir. La plaisanterie nous fera tenir jusqu’à 1h50, heure à laquelle les derniers clients non amis du propriétaire partent enfin. C’est toujours ça de pris !
Parce qu’ensuite notre attente se poursuit dans le sas d’un distributeur de billets ! A quatre dans 1m², pendant 45 minutes. L’endroit est à l’abri du vent et du froid, mais vraiment peu confortable. Finalement, on trouvera refuge pour la dernière demi-heure dans le hall de l’hôtel qui nous avait refoulés l’après midi même. Le gars de nuit est bien plus sympa que la fille de l’après midi…
Le bus pour Calama, au Chili, est surchargé. Plein de boliviens et seulement une demi-douzaine de touristes. A 7 heures, un bruit inhabituel nous réveille, enfin surtout Benoît… Nous nous arrêtons, puis le moteur est coupé quelques minutes après. Les gens descendent du bus, tout naturellement, alors que nous sommes en plein désert. Il y a bien un problème avec le bus. Les chauffeurs cherchent du feu pour chauffer une pierre et réparer quelque chose derrière une roue… Bref, tout va bien ! On commence à être inquiet car on a oublié d’acheter de l’eau à Uyuni, alors qu’on avait que ça à faire.
Mais à 9 heures, le bus peut enfin repartir. Puis 20 minutes plus tard, le même bruit revient. On s’arrête cette fois 1/4 d’heure, avant de reprendre la route pour de bon.
Le passage de la frontière chilienne est long, la douane contrôle tout, surtout une douanière particulièrement zélée qui va jusqu’à vérifier que Sandrine ne transporte pas de fruit dans son maillot de bain. Mais l’essentiel est là : à 14 heures, nous avançons nos montres d’une heure. Il est 15 heures et nous sommes au Chili !