La Namibie entre nature, culture et aventure

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Day 42, rencontre avec l’arbre magique

Après notre première journée de route en Namibie, nous nous arrêtons pour un camping sauvage à proximité d’un « monument historique » : le plus grand baobab du pays !

 

201504 - Namibie - 0009Après un quart d’heure de marche sur une piste au milieu de la savane et de quelques arbustes, il apparaît soudainement, au loin. Ce n’est pas tant sa hauteur qui impressionne, mais surtout sa largeur et celle de ses grosses branches qui se déploient dans toutes les directions. Et avec son feuillage qui commence à jaunir en cette saison, cela lui donne l’air d’un arbre magique, comme celui que l’on pourrait trouver au milieu d’une petite forêt enchantée.

 

En nous rapprochant, un petit panneau nous présente l’arbre. A sa base, son tronc a une circonférence  de 30 mètres. Et il est âgé d’environ 3000 ans ! Tout bonnement incroyable, on comprend mieux pourquoi il fait partie du patrimoine historique de la Namibie : il a tout vécu !

 

 

Days 43-44, Etosha National Park, le dernier safari

Etosha est un parc national du Nord de la Namibie, très propice aux safaris en jeep dans la savane. Et effectivement, tant au petit matin que dans l’après-midi, nous avons encore eu notre dose de vie sauvage. Il y a d’abord toute la gamme des antilopes, des plus petites – les dik-diks – aux plus grandes – les oryx – et les koudous, en passant par les impalas à tête noire (endémiques), les springboks et autres gazelles. Il y en a tellement de sortes qu’on s’y perd facilement.

 

 

Ensuite, bien sûr, les zèbres et les gnous sont toujours de la partie. Les autruches, quant à elles, se font remarquer par leur abondante présence dans ce parc. Et les girafes, bien que rares, nous émerveillent toujours autant. Il y a aussi quelques rhinocéros, toujours discrets et loin des pistes, mais je ne suis pas peu fier d’en avoir repéré un du haut du camion !

Du côté des carnivores, on a d’abord croisé quelques mangoustes, et aussi des chacals, mais surtout des lions en pleine sieste à l’ombre d’un arbre.

 

 

 

 

Les Zorilles du Cap, ou honeybadgers en anglais, se sont également fait remarquer pendant la nuit, dévastant tout sur leur passage, notamment les poubelles du campement. Ces petits mustélidés très teigneux ont beaucoup fait parlé dans le truck, notamment suite à cette vidéo :

 

 

 

 

Mais ce qui nous a le plus impressionné dans ce safari, ce sont – encore – les éléphants. C’est dans ce parc que nous avons pu pénétrer au plus profond de leur intimité, jusque dans leur slip. « The Beauty of Africa » comme nous l’a joliment fait remarquer notre guide. Des photos qui en disent long…

 

 

 

Une nuit au waterhole

A quelques centaines de mètres de notre campement, en plein milieu du parc d’Etosha, se trouve un point d’eau où certains animaux ont pour habitude de venir s’abreuver. La particularité de celui-ci, c’est qu’il se présente comme un théâtre à ciel ouvert. En venant du camping, on arrive sur un tas de rochers juste à côté du point d’eau, où quelques sièges, un abri, une discrète palissade et deux gros projecteurs ont été installés. Nous nous y installons donc peu avant le coucher de soleil, et regardons la scène devant nous, en contrebas, en l’occurrence un point d’eau avec quelques buissons autour.

 

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De notre tribune naturelle, ainsi surélevés, la vue est impeccable pour observer le spectacle du monde animal. Et à notre arrivée, un groupe d’éléphants de toutes tailles est déjà là, en train de boire et de se rafraîchir. A simplement quelques mètres de nous. L’un d’entre eux s’approche tout près, mais juste pour manger l’un des buissons les plus proches de nous. Tant mieux, la vue est encore plus dégagée maintenant. Encore une fois, nous sommes émerveillés. Un jeune sort de l’eau, maladroitement. Et puis après une vingtaine de minutes ils repartent en groupe, laissant un étourdit à la traîne. Il les rejoindra en courant. Leur numéro est terminé. Entracte.

 

On attend avec impatience le prochain intervenant. On essaie de deviner la suite du programme. Qui joue à 18 heures déjà ? On fait des paris : girafes, rhinos, lion, léopard…

 

18 heures, un rhino arrive ! Un silence absolu se fait dans la tribune, et tout le monde observe l’animal. On avait jamais vu de rhinocéros d’aussi près, aussi longtemps. Quelques minutes plus tard, un second le rejoint. Puis encore deux autres surgissent de derrière les buissons, l’un en train de charger l’autre avec sa corne. Wahou ! Quant aux deux premiers, ils se livrent à un drôle de numéro : ils s’observent, se jaugent, grognent, s’intimident, grattent le sol. Ils semblent se disputer le territoire. L’un avance, l’autre recule. Puis c’est l’inverse. Concours de moonwalk ! Quel spectacle !

 

Soudain, une hyène arrive, en pleine milieu de la guerre des tranchées. Elle ne semble pas s’en soucier le moins du monde. Elle boit un coup, au nez et à la barbe des deux rhinos, puis repart.

 

Le numéro des rhinos, quant à lui, se poursuit encore un moment. Malheureusement, on devra s’éclipser pour prendre notre dîner avec le groupe. A notre retour du repas, on est impatient de découvrir la suite du show. On a pris de quoi se tenir chaud et manger, comme au ciné de plein air. Malheureusement, à part un bref passage d’un rhinocéros et d’un chacal, rien à signaler. Le deuxième acte n’a pas tenu ses promesses. On rentre se coucher. C’est qu’à force de voir tous ces animaux, on en deviendrait presque exigeant !

 

 

 

Day 44, Cheetah Farm

En sortant d’Etosha, nous faisons route vers un nouveau point de vie animale. Une ferme-auberge avec des guépards plus ou moins apprivoisés !

 

201504 - Namibie - 0124L’histoire démarre par un problème. Le propriétaire des lieux, un fermier, se trouve lassé de ramasser chaque matin à la pelle les cadavres de ses moutons décimés par les guépards du coin. Un jour, il décide de changer de méthode pour régler ce fléau. Plutôt que de continuer à chasser les guépards avec son fusil, approche qui ne s’est pas avérée des plus efficaces, il va essayer de les apprivoiser, pour qu’ils cessent de tuer ses bêtes. Il se met donc à donner du lait aux plus petits et à laisser de la viande pour les adultes. Avec le temps, les nourrissons s’habituent à la présence humaine, se familiarisent même avec notre fermier, et n’ont plus peur de l’homme. Autour de sa ferme, les gens deviennent curieux de ces guépards apprivoisés, et il décide d’en faire un petit business.

 

Ainsi, pour pas très cher (environ 6 €), les touristes viennent désormais dans sa ferme pour jouer avec les trois guépards les plus dociles, les caresser et se prendre en photos avec. Comme nous.

 

 

Il aménage aussi des sanitaires pour que les touristes restent camper la nuit, ça fait venir encore plus de monde dans ces contrées reculées. Et en fin de journée, on est invité à une tournée du vaste enclos dans lequel vivent 11 autres guépards, pour assister à leur dîner. Aujourd’hui au menu, un cheval. 2 kg de viande par guépard, ça a l’air sympa. Nous restons donc là, complètement à découvert, et voyons débarquer à toute vitesse ces énormes chats, avec leurs dents acérées et leurs longues griffes, tout près de nous. Mais ils ne viennent pas pour nous, ils sont là pour la viande que leur jette quotidiennement le fils du fermier. Ils sautent très haut pour attraper leur morceau de barbaque avant de courir le manger chacun de leur côté, dans un buisson. Impressionnant animal à la fois rapide, agile et puissant ! Il paraît même qu’ils peuvent atteindre la vitesse de 110 km/h en courant !

 

 

 

Day 46, les otaries de Cape Cross

Après encore deux jours de route, nous voici sur la glaciale côte namibienne. En 48 heures,  nous passons des guépards et autres animaux de la savane aux… otaries ! A Cape Cross, une péninsule découverte au XVIème siècle par Diogo Cão, un navigateur portugais, réside la plus grande colonie d’otaries à fourrure de Namibie. Surtout des femelles et leurs bébés, nés vers le mois de décembre. Avec cette immense colonie, on se croirait presque revenus en Antarctique : des milliers d’otaries (jusque 100 000 en décembre) !, des adultes qui défendent leur territoire, des petits qui crient, un froid de canard dû aux vents austraux, et une odeur épouvantable. On peut le dire, à Cape Cross, ça sent le phoque !

 

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Mais d’autres détails nous ramènent à la réalité africaine, loin de nos rêves d’Antarctique : le chemin en bois pour les visiteurs de la colonie, un petit panneau d’explications, l’absence de paysages enneigés et de notre bateau au milieu de l’océan, et surtout les chacals ! Car ici, contrairement à celles du septième continent, les otaries ont des prédateurs terrestres. Pas facile la vie en Namibie, surtout pour les bébés.

 

 

De retour sur la trace des Bushmen

201504 - Namibie - 0393Le lendemain de cette incursion en presqu’Antarctique, nous retrouvons le désert chaud et sec, à Spitzkoppe et ses énormes blocs de granit rouge. C’est là aussi que nous retrouvons les peintures rupestres des Bushmen, cette civilisation que l’on avait déjà aperçue au Zimbabwe. De belles fresques où sont représentées des scènes de chasse des Bushmen, mais qui servent aussi des moyens de communication pour eux. Ainsi, par ces dessins, nous apprenons que les Bushmen ont rencontré des hommes blancs, plus grands, un peu ridicules, mais avec des grandes armes dangereuses. Et que du coup ils ont fui plus loin dans le désert.

 

Plus loin dans le désert, c’est justement là où nous nous sommes rendus quelques jours plus tard. Au bord de la route, sur une longue portion au milieu de rien : un support avec trois paires de chaussures qui pendent. C’est là qu’il faut tourner pour trouver la ferme de Boesman, un Namibien blanc qui vit ici. Sa ferme est au beau milieu du désert, et s’étend sur pas moins de 13000 hectares ! Avant, son père faisait ici de l’élevage de caracoles, dont la peau des bébés avait beaucoup de valeur (mais seulement dans les 8 premières heures de leur vie). Mais le lobby des associations de défense des animaux a réussi à mettre un sérieux frein au commerce des peaux de caracoles, et du même coup coupé toute source de revenu pour la famille de Boesman (et leurs voisins). Alors pour survivre ici, dans ce désert qu’il connaît si bien et ne veut pas quitter, il ne lui reste plus que le tourisme. C’est ainsi qu’il nous a emmenés pour un tour absolument passionnant nous présentant la vie et la survie dans le désert.

 

Boesman nous parle des différentes techniques de survie qu’utilisent les animaux du désert, et que les Bushmen reproduisent : comment trouver de l’eau et se nourrir, comment se protéger de la chaleur le jour, du froid la nuit, pourquoi éviter les arbres isolés, pourquoi se séparer en petits groupes, etc… Il nous explique ainsi comment certains oryx arrivent à vivre pendant 25 ans sans boire ! Il nous apprend à identifier les différentes empreintes animales dans le sable, reconnaître les scarabées (il y a plus de 250 espèces ici !) et les scorpions, comment nous repérer en regardant les dunes, comment minimiser notre énergie pour chasser un lézard (et étancher sa soif en le meangeant !) ou gravir une dune… Et tant d’autres choses qu’il est impossible d’en faire le listing complet.

 

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Il nous parle enfin de la vie et de l’histoire des Bushmen, comme jamais on nous en a parlé. Une histoire à la fois touchante et passionnante, trop longue pour être détaillée ici malheureusement. Mais en l’écoutant, on a l’impression que tout reprend du sens, on découvre les choses sous un nouvel angle : la vie, l’évolution, le rapport de l’homme à la nature… En seulement deux heures, cet homme nous a secoués et questionnés, inspirés et émus. On aurait bien passé quinze jours dans le désert avec lui, pour expérimenter ces techniques de survie, apprendre à connaître le désert, et à nous connaître nous-mêmes. On se contentera de ces deux heures, car je ne suis pas sûr du tout, malheureusement de pouvoir retrouver trace de sa ferme un jour, de ces 3 paires de chaussures accrochées au bord d’une route quelque part en Namibie…

 

Pour plus d’informations sur les Bushmen, appelés également peuple San, on pourra toujours s’orienter vers les deux ouvrages suivants :

  • Bernard Horton, My Forever Heartache
  • Elizabeth Marshall Thomson, The Harmless People

 

 

Day 45, à la rencontre du peuple Himba

Les amateurs de l’émission « Rendez-vous en terre inconnue » se souviennent peut-être de l’édition avec Muriel Robin en Namibie, chez les Himbas. Cette tribu de pasteurs dont les femmes ont la peau enduite d’ocre rouge.

 

Et bien ce matin, c’est un village traditionnel Himba que nous sommes allés visiter. Enfin plutôt un village touristico-traditionnel, tant le tourisme au sein des villages de cette tribu s’est développé ces dernières années. Pourtant, le peuple Himba ne compte aujourd’hui plus que 10000-15000 individus, répartis sur une région de 250 km environ dans le Nord Ouest de la Namibie, et le Sud de l’Angola.

 

Notre guide local, qui parle anglais et est habillé à l’occidentale, se présente comme le fils du chef du village. Les autres personnes, des femmes et des enfants, sont majoritairement vêtues d’un simple pagne.

Dans la tradition Himba, les femmes ne se lavent jamais à l’eau. Elles utilisent des fumigations de plantes et s’enduisent le corps et les cheveux d’ocre à la place ! Ce qui donne cette couleur si particulière à leur peau.

Et pour marquer leur appartenance à la tribu et mieux parler leur langue, on brise les 4 incisives inférieures chez tous les Himbas, lorsqu’ils sont enfants, entre 8 et 12 ans environ. Ouch. On retrouve d’ailleurs cette tradition chez d’autres peuples issus du Nil, leurs lointains cousins du Kenya ou de Tanzanie, le nombre de dents étant variable.

 

 

 

 

Au village on retrouve des habitations de forme conique, assez basses, construites en branches et terre séchée, avec un feu au milieu pour apporter de la chaleur. Au centre du village, un enclos en bois permet de garder le bétail la nuit. C’est le travail des jeunes garçons d’apprendre à s’occuper des troupeaux. Les jeunes femmes, elles, travaillent le lait de chèvre pour faire de la crème et du beurre, qui occupent une place importante dans leur alimentation. Elles le remuent ainsi dans une calebasse pendant des heures.

 

 

Quant à l’étalage de bijoux et autres objets artisanaux entreposés au milieu du village, il constitue la partie émergée de l’iceberg touristique. Les Himbas cherchent à gagner un peu d’argent en vendant ces objets, qui n’ont souvent rien à voir avec leur culture, comme ces bracelets taillés dans des tuyaux de PVC… Pas vraiment une tradition ancestrale…

 

201504 - Namibie - 0272Notre visite s’achève par l’école à l’entrée du village, que l’on nous présente comme financée grâce au tourisme. On y découvre quelques enfants apprenant des rudiments d’anglais (mais aussi feuilletant des livres en français…) dans une petite pièce ornée de posters pédagogiques. Tout cela nous paraît bien rudimentaire, mais déjà tellement différent du quotidien des autres enfants du village, majoritairement affairés avec le bétail.

 

 

Day 49, à vélo dans le township de Mondesa

201504 - Namibie - 0447Swakopmund est une station balnéaire au centre de la côte namibienne, fondée par les colons allemands vers la fin du XIXème siècle, et qui compte aujourd’hui 60 000 habitants. Dans les années 1960, la population noire de la ville a été repoussée loin du centre, dans le township de Mondesa. Aujourd’hui, 40 000 personnes vivent toujours dans ce township, soit les deux tiers de la population de la ville !

Une bonne partie d’entre eux travaille à la mine de Rössing, la plus grande mine d’uranium à ciel ouvert du monde ! C’est à vélo que nous sommes allés les rencontrer et découvrir leur quartier, avec Anita et notre guide Costa.

 

201504 - Namibie - 0436Notre tour commence par une courte visite du marché local, qui se résume en fait à quelques étalages posés directement sur le trottoir, où l’on vend fruits, légumes, biltongs (petits bouts de viande séchée), mais aussi des jouets, des brosses à cheveux voire des éviers…

 

Le long de la route, la grande majorité des habitations que nous croisons sont maintenant en dur. Les autorités locales et nationales ont en effet mis en place différents programmes pour rendre ce quartier plus salubre et durable. Mais dans ce township pluriethnique, avec des représentants de chaque tribu existant dans le pays, la difficulté de faire cohabiter tout ce monde n’a pas été surmontée. Les programmes mis en place n’ont pas tenu compte de toutes les différences culturelles (mode de vie, taille de la cellule familiale…) propres à chaque tribu. Ainsi, une difficile histoire se cache parfois derrière certains de ces murs.

 

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201504 - Namibie - 0441Pour le côté tribal, nous avons notamment rencontré une vieille femme de la tribu des Hereros. Issus des Himbas, les Hereros se sont différenciés de ceux-ci à l’époque de la colonisation allemande lorsque certaines femmes Himbas sont parties travailler dans les maisons des colons. Elles étaient alors traditionnellement vêtues de leur simple pagne. Dans les années qui ont suivi, nombre d’entre elles ont donné jour à des nouveau-nés à la peau claire. Cela a mis la puce à l’oreille des femmes allemandes, qui ont alors décidé de rhabiller leurs femmes de maison en remplaçant leur pagne traditionnel par de longues et larges robes, bien couvrantes, et en les revêtant d’un chapeau appelé Hererotracht. Enfin, pour parachever le clivage avec leurs anciens cousins Himbas,  les Hereros ont été christianisés.

 

201504 - Namibie - 0451Nous avons ensuite rendu visite à une guérisseuse du quartier, qui nous a expliqué les vertus des différentes plantes qu’elle utilise pour soigner ses patients. Le tout avec un exercice de prononciation en langage « clic ». Toujours aussi difficile de faire la distinction entre leur quatre types de claquements de langue différents !

 

Mais le point le plus marquant et représentatif de la vie de ce township a eu lieu dans le bar local. Là, en dégustant quelques Tafel (bière namibienne), un groupe de 6 chanteurs est venu nous accompagner en musique. Ces six chanteurs, par ailleurs extrêmement doués, sont issus du même quartier mais de tribus différentes (Herero, Bushman, Ovambo…). Comme un parfait symbole du township de Mondesa, ils incarnent à la fois la difficulté de la vie ici, la mixité du quartier et la solidarité qui unit ses habitants. Plus personnellement, j’ai retrouvé ici beaucoup de similarités avec ma visite de Soweto il y a quelques années, tant dans la vie locale, la population et l’apparence générale du township. A une échelle bien plus petite toutefois, Soweto comptant un bon million d’habitants !

 

 

 

Les villes namibiennes, une autre Afrique

201504 - Namibie - 0473A l’opposé de Mondesa, il y a le centre-ville de Swakopmund. Plus près de la mer, plus loin du désert, on y parle en anglais, en allemand ou en afrikaans. Bref, le clivage avec le township est total. En ville, on se croirait revenu dans une bourgade allemande, avec son architecture carrée et ses larges avenues, trop larges pour une telle ville. Et en ce samedi après-midi, tout est fermé ! Impossible de trouver une terrasse où se poser, un magasin où traîner, un hypermarché pour acheter de l’alcool. Sur ce point, il faut d’ailleurs être très prévoyant en Namibie, car la vente d’alcool n’est plus possible entre le samedi 13 heures et le lundi matin ! Pour sortir de l’hôtel, ne nous restait donc plus que la plage, mais en cette saison, ce n’est même pas la peine de songer à se baigner, les courants glaciaux venus de l’Antarctique rendent la mer bien trop froide et agitée. A moins de refaire un polar plunge… mais nous ne nous y sommes pas risqués

 

201504 - Namibie - 0465Swakopmund, tout comme Henties Bay un peu plus au Nord, nous a donc laissé l’impression d’une ville bien étrange, un petit bout d’Allemagne du début du XXe siècle planté entre un désert de dunes et l’océan Atlantique.

 

D’une manière plus générale, les villes namibiennes ont été assez surprenantes. Nous en avons traversé peu, car il y en a peu,  mais à chaque fois nous en sommes partis avec l’impression de ne pas être en Afrique. Loin de l’image de ces villes brouillonnes, vivantes, agitées, tumultueuses, les villes namibiennes sont propres, avec de grandes avenues et des trottoirs, des bâtiments plutôt neufs et jamais grand monde. Un calme perturbant !

 

 

Un peu de nourriture Namibienne

On n’a pas vraiment grand chose à signaler sur la culture alimentaire Namibienne. La principale chose que l’on retiendra, ce sont les bonnes bières du pays, influence allemande oblige : la Tafel et surtout la Windhoek.

 

201504 - Namibie - 0434Côté viande, la Namibie est plutôt bien dotée. On trouve de la viande de gibier, notamment d’oryx, à un excellent prix. Et en plus, l’oryx nous a laissé l’impression d’une viande plus savoureuse, plus tendre et plus fine que le bœuf. A ne pas rater, donc ! Sinon, la viande se mange aussi sous forme de biltong, des petits morceaux de viande cuite puis séchée. Idéal en snack ou pour l’apéro, avec une Windhoek par exemple.

 

Dans le township, la viande (de bœuf cette fois) se mange grillée sur le barbecue, en petits morceaux, avec un assortiment d’épices en poudre allant du pimenté au très très pimenté. On peut même dire que ça arrache bien ! Donc pour faire passer, on accompagne les brochettes d’un donut, une boule de pâte à beignet frite, légèrement sucrée. Les brochettes de bœuf peuvent se manger en snack pour l’apéro ou pour dîner.

 

Sur la côte, on trouve également d’excellents poissons. L’une des espèces de choix est le kabeljou, un gros poisson d’environ 2 mètres de long, à la chair blanche et au goût fin. Le fish and chips est aussi très répandu, et parfois d’excellente facture. Quant aux fruits de mer, ils peuvent se déguster à des prix très accessibles. Le calamar, notamment, nous a laissé un excellent souvenir, très loin de l’aspect caoutchouteux que l’on peut avoir par chez nous.

 

 

Day 48, le jour où on s’est jeté d’un avion

Ce matin, nous avons pré201504 - Namibie - 0432vu de nous jeter dans le vide au-dessus du désert, une chute libre à plus de 3000 mètres d’altitude, avec atterrissage en parachute.

Je ne réalise pas encore trop ce qui m’attend jusqu’à ce que je découvre l’avion qui va nous emmener vers le ciel, un tout petit coucou où l’on case à peine six personnes serrées par terre, plus le pilote. C’est alors que la tension a commencé à monter.

 

Avant nous, deux personnes sont déjà parties. On attend leur retour au milieu des baraquements qui servent de camp de base à ces fous de chute libre, en plein milieu du désert, sous un grand soleil. Puis on commence à nous équiper d’une combinaison légère et de tout un tas de harnais, ceux qui nous attacheront à notre moniteur au niveau des épaules et du bassin. Après 30 minutes, les deux premiers reviennent, émerveillés et en un morceau. C’est rassurant, mais maintenant c’est notre tour qui arrive déjà, et la tension monte encore d’un cran, voire trois…

 

David, celui à qui je serai attaché, me filme en chemin vers l’avion et me demande mon sentiment avant de monter à bord de l’appareil. Je suis terrifié ! Mais j’essaye de feindre un sentiment de confiance en balbutiant difficilement que tout va bien… Puis nous montons dans l’avion, et décollons. Je commence à trembler.

 

Pendant les 20 minutes de vol, on essaie d’observer un peu les paysages, le désert, la couche nuageuse au-dessus de l’océan, les rochers bruns foncés qui émergent au milieu du désert, formant un petit rift. Puis on atteint l’altitude de 8500 pieds. A ce moment, le pilote indique aux sauteurs de se préparer. Je sauterai en premier. Je me retourne et m’assois sur les genoux de David, qui m’attache à lui en quatre points. Puis je mets mon masque devant les yeux, et enfin il ouvre le petit rideau qui nous sépare de l’extérieur. La peur est à son comble !

 

 

20150423 - Skydiving Benoit - 1 - AvionJe suis maintenant assis sur le bord de l’appareil, mes jambes se balancent au-dessus du vide, à 10 000 pieds du sol. Comme demandé, je penche ma tête en arrière et serre les sangles sur ma poitrine, très fort, comme s’il n’y avait que ça pour me raccrocher à l’avion. Mais heureusement, David ne me laisse pas trop le temps de cogiter dans cette position pour le moins effrayante, car très vite il se penche en dehors de l’avion, et moi avec.

 

Là, pendant les premiers instants, je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe. On tombe dans le vide, tout simplement. Peut-être est on en train de faire des vrilles, je n’en sais rien. Après quatre secondes environ, David me tape sur l’épaule pour m’indiquer que nous sommes stabilisés et que je peux ouvrir les bras et planer. J’ouvre alors les yeux, puis écarte tout doucement les bras. C’est incroyable ! C’est fou ! Une larme se balade dans mon masque, et on se laisse planer, tout simplement. Je me relâche assez vite, et parvient même à faire quelques signes à la caméra.

 

 

Puis après une petite trentaine de secondes, paraît-il, car ça m’a semblé beaucoup plus court, le parachute s’ouvre déjà, et on se sent comme tiré vers le haut, mais moins violemment que je l’imaginais. Pourtant, on continue bien de descendre vers le sol, mais plus à 220 km/h, comme avant. La, on profite un peu plus de la vue sur le désert, extraordinaire, autour de nous. David m’explique vite fait les commandes du parachute, on tire à droite pour tourner à droite, on tire à gauche pour tourner à gauche. Facile, mais flippant, car on prend immédiatement beaucoup de vitesse en tournant.

 

La sensation de vol, quant à elle, est complètement indescriptible. J’aperçois la base qui se rapproche, ces quelques containers et baraquements où nous allons bientôt atterrir. David prend alors les commandes pour un atterrissage, tout en douceur, juste au pied de la base. Pile poil où il faut, la classe ! Arrivé au sol, je suis tout tremblant, et je le resterai pendant encore une heure environ, tellement la montée d’adrénaline a été forte !

 

Avec le recul, je trouve que la chute en elle-même a été moins effrayante que pour le gorge swing. On tombe à l’horizontale et non à la verticale, et on sent une présence derrière qui nous rassure, alors que dans le gorge swing il n’y a rien à quoi se raccrocher pendant le temps de la chute libre. Mais sur la durée, c’est vraiment quelque chose d’incroyable. On a ici vraiment le temps de réaliser qu’on tombe dans le vide. Ce sentiment se poursuit avec le parachute, à une vitesse un peu moins vertigineuse toutefois. Le parachute permet aussi d’apprécier les paysages d’une manière unique, dans le silence de l’air, un peu comme en montgolfière, mais avec vue sur le vide en-dessous de nous.

 

Quelques heures après cette expérience démentielle, nous regardons les vidéos… Elle sont tops. Ca nous donne envie de recommencer ! D’ailleurs, ça se voit sur nos visages, non ?

 

 

 

 

 

 

 



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