Comme un cheveu sur la soupe – Afrique du Sud
PubliÉ le Catégories : Afrique du Sud, Plats et traditions.
On a passé que 5 jours en Afrique du Sud, ce qui est bien trop court pour découvrir la culture gastronomique de ce pays. Mais entre les restaurants de Cape Town, son Neighbourgoods Market et nos adorables couchsurfeurs de Pretoria, on s’est vraiment régalé du début à la fin. Alors, passons en revue les quelques spécialités qui ont égayé notre palet !
Les gibiers
Koudou, oryx (gemsbok), autruche, phacochère, crocodile… La faune sauvage du pays n’est pas qu’un plaisir pour les yeux, c’est aussi un plaisir pour la bouche ! A Cape Town, chez Arnold’s notamment, nous avons pu tester dans une même assiette ces différentes viandes sous de multiples formes : ribs de phacochère sauce barbecue, mijoté de crocodile, filet d’autruche grillé, steak de koudou poêlé. Et toutes les viandes ont été de délicieuses surprises. Enfin, mention spéciale au gemsbok, que Benoît a essayé et qui se classe parmi les viandes les plus fines que l’on ait testé.
En outre, ces gibiers constituent des alternatives savoureuses et originales aux classiques bœuf, poulet, agneau, porc… On a par exemple pu goûter à d’excellents burgers de koudou et d’autruche à Cape Town. La viande d’autruche, notamment, est très répandue en Afrique du Sud et se trouve aussi facilement que celle de bœuf dans les supermarchés. Elle est aussi bien plus saine, moins riche en cholestérol, que cette dernière.
Le braai
C’est la variante sud-africaine du barbecue. Mais bien plus qu’un moyen de cuisson de la viande, c’est un véritable phénomène social, un prétexte pour se retrouver en famille ou entre amis et partager un bon moment ensemble. En Afrique du Sud, c’est aussi le moyen privilégié de célébrer un événement avec des proches : fête religieuse, anniversaire, diplôme, retraite…
Il y a même un « Braai Day » en Afrique du Sud, le 24 septembre. Ce jour-là, tous les Sud-Africains, partout dans le monde, sont invités à se réunir autour d’un braai. Un événement destiné à promouvoir une forme d’unité nationale, a priori.
Il y a aussi tout un protocole officieux, voire même une forme d’étiquette, autour du braai. Un « maître » du barbecue s’occupe de préparer les braises et de cuire les viandes. Il fait généralement appel à un ou deux collègues masculins pour l’aider dans sa tâche, mais aussi, et surtout, pour discuter des derniers résultats de cricket (ou de rugby, voire de football, si on descend d’échelon social) autour du feu, avec une bière à la main…
Mais attention à ne pas venir déranger cette fine équipe, car le braai est une affaire sérieuse !
D’ailleurs voici une vidéo que notre couchsurfeur nous a montrée pour expliquer l’importance du braai en Afrique du Sud (ou pour éloigner Sandrine du barbecue ? :D ) :
A noter également que le combustible utilisé pour le braai est normalement le bois, même si aujourd’hui certains dérogent à la tradition en utilisant du charbon.
Du côté des aliments qui passent au braai, il y a bien sûr toute une variété de viandes, dont les boerewors, les saucisses de bœuf traditionnelles, ainsi que des morceaux de bœuf ou de gibier, des viandes marinées, des ribs, etc. Sur le braai, on a aussi vu cuire du pain dans un pot en terre. Une excellente idée ! Et on a aussi eu la chance de goûter du poisson, en l’occurrence du snoek. Tout simplement fameux !
Le snoek
Le snoek est un poisson long (de 0,75 m à 2 m) et fin, que l’on trouve dans les mers de l’hémisphère Sud, principalement sur le littoral Atlantique de l’Afrique australe. Il est aussi un aliment très populaire en Afrique du Sud, où on peut le consommer sous différentes formes : grillé bien sûr, mais aussi frit, au four, mijoté, séché ou fumé.
C’est un poisson à chair grasse et au goût assez prononcé. Le snoek a aussi énormément d’arêtes, disposées dans le sens de la chair. Celles-ci sont fines et très longues, et finalement assez faciles à enlever une fois le poisson cuit, quoique cela soit parfois un peu fastidieux.
Avec nos couchsurfeurs, nous l’avons dégusté grillé avec une salade de patates douces, d’oignons rouges, de crème fraîche et de ciboulette. Mais surtout avec une petite confiture d’abricot maison que l’on étale sur le poisson : une excellente idée, et un vrai régal !
Pap and chakalaka
Pap et chakalaka sont les accompagnements les plus souvent servis avec le braai. On en a notamment eu dans les restaurants de Cape Town. Le pap, c’est tout simplement le nom afrikaans du ugali du Kenya, du Nsima du Malawi et du sadza du Zimbabwe. C’est donc un porridge de maïs, qui se présente sous la forme d’une grosse boule pâteuse.
Le chakalaka, quant à lui, est un condiment épicé servi à côté du pap, généralement fait à base de haricots, oignons, ail et tomates, le tout confit dans une pâte de curry.
Le bobotie
Encore un plat traditionnel de la région du Cap, notamment très répandu dans la communauté cape-malaise. C’est un morceau de viande hachée (bœuf ou agneau) et épicée (curry) recouvert d’une sauce à base d’œufs, et garni de raisins secs ou de morceaux de fruits, tels que l’abricot ou la banane. Le mélange des épices avec les fruits et la sauce aux œufs fait du bobotie un plat au goût particulièrement complexe. Le bobotie se mange avec du riz jaune.
Les biltongs
On en avait déjà brièvement parlé en Namibie. Ce sont des bâtonnets de viande séchée, que ce soit du bœuf, du gemsbok, de l’autruche, du koudou ou même de requin (bokkoms). La viande est laissée à sécher avant d’être coupée en lamelles en suivant le sens du muscle. Le biltong se vend parfois aussi entier, sans avoir été prédécoupé.
Les biltongs étaient à l’époque le meilleur moyen de conserver la viande. L’arrivée des différents colons en Afrique du Sud a vu évoluer le biltong vers une forme plus épicée, où l’on fait d’abord mariner la viande dans du vinaigre avec du sel, du poivre, de la coriandre, du chili et des clous du girofle.
Aujourd’hui, ils se consomment davantage en tant que snacks ou pour accompagner un apéritif, ou sont même parfois utilisés dans la cuisine pour donner un goût de viande séchée et d’épices à certaines préparations.
Les beskuits du petit déjeuner
Les Afrikaners sont friands de biscuits durs et secs, qu’ils mangent surtout le matin, trempés dans le café ou le thé. Les beskuits ressemblent un peu à des croquets de provence ou des canistrellis, bien durs. Il existe des variantes avec différents goûts : anis, citron, pavot…
Le malva pudding
Voilà un délicieux dessert d’origine Afrikaner. Le malva pudding est un gâteau spongieux à la confiture d’abricot, à la texture légèrement caramélisée. Il est servi chaud avec une crème au-dessus, est souvent accompagné de crème anglaise ou de glace.
Inutile de préciser que c’est très gourmand et que nous, on a adoré le malva pudding de Claudine, une amie de nos couchsurfeurs.
L’amarula
L’amarula est la liqueur du fruit du marula, un arbre africain dont sont particulièrement friands les girafes, les rhinocéros et les éléphants.
On extrait la peau et la pulpe du fruit du marula, un fruit jaune et de la taille d’une reine-claude, que l’on laisse fermenter, puis on distille et laisse mûrir en fût, avec de la crème.
La liqueur obtenue a une texture assez crémeuse, un goût de caramel légèrement fruité et titre à 17°.
C’est un alcool très répandu dans toute l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, que l’on peut déguster nature, ou avec de la crème glacée, du café ou un autre alcool, le Get27 par exemple. Si, si, Amarula-Get27 ça marche très bien ensemble, je vous le dis !
Les vins sud-africains
Nous ne nous sommes malheureusement pas rendus dans les caves vinicoles de la région du Cap. Que ce soit à Stellenbosch, Paarl ou Franshoek, la capitale gastronomique de l’Afrique du Sud, les occasions d’associer un bon repas à une dégustation de vin ne manquent pourtant pas. C’est d’ailleurs dans cette région que sont produits la quasi-totalité des vins du pays.
Néanmoins, grâce à notre couchsurfeur Chris, nous avons pu déguster à Pretoria de très bons vins sud-africains, tant rouges que blancs.
Pour les vins rouges, les cépages les plus répandus sont le cabernet sauvignon, le syrah, le pinotage (un mélange de pinot noir et de cinsault, originaire d’Afrique du Sud) et le merlot. Chez les blancs, on retrouve surtout le chenin blanc, le colombard, le sauvignon blanc et le chardonnay.
Compte tenu de leur qualité, on peut considérer que les vins sud-africains sont assez bon marché.
Et quelques bières locales pour finir
- La Castle qui existe en plusieurs version (lager, stout, lite, pilsner)
- La Black Label, la plus répandue dans le pays
- La Jo’Burg Beer, une bière de tradition indigène, à base de sorgho, qui se boit dans les shebeen, les bars des townships.
Mais la gastronomie sud-africaine, c’est encore bien plus que cela. Entre les influences indigènes, européennes (hollandaises, françaises, allemandes, anglaises…), indiennes, indonésiennes ou portugo-mozambicaines, il y a beaucoup à découvrir ! C’est pour cela qu’on la surnomme parfois la « cuisine arc-en-ciel » . Et tout ce qu’on a goûté nous a vraiment beaucoup plu. Alors c’est sûr, on reviendra !