Turquie, la belle surprise
PubliÉ le Catégories : Turquie. Tags : autostop, histoire, hospitalité, rencontre.
Au cours de nos derniers mois en Afrique, on a eu la chance de découvrir des choses magnifiques. Mais cela a aussi eu un coût, celui d’une grande fatigue physique et morale. Fatigués de ces transports longs et pénibles, fatigués de ces arnaques qui peuvent coûter cher au moindre moment d’inattention, fatigués de cette vigilance permanente sur nos affaires.
Après l’Afrique, on avait donc surtout besoin de repos. Quelques jours rien que pour nous, dans un endroit pour nous, un pays facile à vivre, une culture plus proche de la nôtre, une alimentation plus diversifiée que l’injera ou le riz quotidiens. Et puis, on avait aussi un peu de temps à tuer en attendant notre visa pour l’Iran. Alors, sans trop chercher, on a misé sur Istanbul. Bingo !
Istanbul, comme à la maison
A peine arrivés à l’aéroport que nous sommes déjà frappés par le retour de la modernité. Wahou, des grands magasins, un métro, et même une carte de transport pour voyager à prix local dans la ville ! Finis les taxis trop chers et les minibus bondés, nous voilà confortablement installés dans un métro climatisé. Et à la sortie, nous retrouvons Sinem, une étudiante – professeur d’anglais dont nous avons choisi de sous-louer l’appartement pour nos quelques jours à Istanbul. Un appartement d’un quartier populaire du Sud de la ville, côté Europe, calme mais bien situé, avec transports, restaurants et commerces à proximité. Un appartement avec une chambre rien que pour nous, du wifi fiable et à haut débit, une machine à laver, une salle de bains avec eau chaude et toilettes assises, un frigo dans la cuisine : nous voilà comme des rois, 8 jours comme à la maison !
Pour notre première soirée de retour en Europe, Sinem nous emmène dans le quartier de Galata, le plus animé de la ville, et notamment la bouillonnante avenue Istiklal qui mène jusqu’à la place Taksim, un des cœurs de la ville. Là, des milliers de personnes déambulent jour et nuit, sur une large avenue piétonne où circule également le seul tramway de la ville. Jusque très tard dans la nuit, les nombreux restaurants, cafés, magasins et marchands de glaces restent ouverts et on se laisse porter par l’ambiance sympathique et bon enfant qui émane de ces rues. Les gens s’amusent, consomment, ou tout simplement se baladent, sans la peur de se faire harceler, voler ou agresser en pleine nuit, chose qui était devenue rare ces dernières semaines. Nous voilà plongés en plein dans l’ambiance d’un samedi soir stambouliote, au fort parfum de Méditerranée !
Mais plutôt que de boire un verre dans l’une des nombreuses petites artères qui découlent de l’avenue, Sinem préfère une tradition bien plus locale : descendre dans les parties basses du quartier, acheter une bouteille de vin et se poser dans l’herbe face au Bosphore pour la siroter tranquillement. Sympa ! Avec en prime notre première vue nocturne sur cette magnifique ville. Là, en regardant en direction du Sud, on aperçoit d’immenses coupoles et de somptueuses bâtisses découper l’horizon et s’élever au-dessus de l’eau, le tout magnifiquement mis en valeur par un subtil éclairage architectural : c’est la vieille ville d’Istanbul, le quartier de Sultanahmet. Là-même qu’a été fondée Byzance, devenue ensuite Constantinople, il y a environ 2500 ans.
Istanbul, la magnifique
Cette première vue sur la cité nous a donné bien des idées de visites pour les jours à venir : on n’allait quand même pas rester ici à ne rien faire. Alors chaque jour, à petite dose néanmoins, on est parti découvrir une facette de la ville, et on a pris plaisir à déambuler entre ses grandes avenues et ses petites ruelles, à tomber sur de nouvelles beautés architecturales à chaque carrefour, à apprécier une nouvelle ambiance en changeant de quartier.
On a surtout été surpris par tout ce qu’Istanbul avait à offrir. Au niveau architectural, on peut citer les somptueux palais de Topkapi et Dolmabahçe, l’église Sainte-Sophie, devenue mosquée et aujourd’hui utilisée en tant que musée, une merveille bâtie il y a près de 1500 ans, ou encore la mosquée de Sultanahmet, la mosquée bleue, surnom dû à la couleur des faïences qui ornent son intérieur.
Et puis surtout, il y a eu la mosquée Süleymaniye. Celle-là nous a vraiment épatée. De l’extérieur, elle en impose déjà beaucoup avec ses dômes en cascades, ses colonnes, ses fenêtres, ses balcons et ses minarets. Et sa décoration intérieure, avec ses magnifiques calligraphies arabes, ses faïences et ses immenses lustres qui tombent du plafond, est également d’une finesse absolument remarquable. Mais en plus, à l’intérieur, des volontaires sont là pour répondre à toutes vos questions sur la religion ou la mosquée. Et ils distribuent même de petits bouquins explicatifs, traduits dans de nombreuses langues, pour aider chacun à mieux comprendre ce qu’est l’islam. Une initiative positive et pleine de sens.
Istanbul, petits et grands plaisirs
Outre les monuments magnifiques, il y a bien d’autres choses dont on a profité à Istanbul. Se perdre dans le dédale du grand bazar ou dans les senteurs du bazar aux épices, par exemple. Les différentes boutiques de part et d’autre des allées sont certes plus ou moins intéressantes, mais au moins, ici, on laisse le temps aux gens de se balader, de regarder, de sentir, sans se jeter sur eux ou leur portefeuille au premier regard. Point plutôt surprenant, l’ordre et le quasi-silence qui règnent dans ces bazars. A moins qu’on ne soit pas venus à l’heure de pointe…
Autre plaisir traditionnel turc, les bains. On a choisi le Aga Hamam, dans le quartier de Galata, un établissement où l’on vend plus l’histoire que le luxe, et qui en plus est mixte. Bref, tous les critères que l’on recherchait. Et encore une bonne pioche. Après un bon bain de vapeur, un nettoyage au savon noir et un massage aux huiles, entrecoupés de quelques tasses de thé, on en est ressortis tous frais, détendus et surtout avec une peau toute neuve. Pourtant il y avait du boulot après un an de voyage !
Et puis à Istanbul, il y a aussi la gastronomie. Dans cette ville au carrefour des cultures, à cheval entre l’Europe et l’Asie, à la fois méditerranéenne et orientale, on a profité d’une cuisine plaisante, variée et plutôt bon marché. Entre les sandwichs au poisson à Eminönü, un brunch ottoman à Besiktas, un meze libanais accompagné de raki vers Taksim, et partout les viandes turques qui grillent, les pâtisseries et confiseries orientales, les glaces un peu élastiques, les cerises et les olives gorgées du Soleil de la Méditerranée, il y a plutôt de quoi se faire plaisir !
Bref, on a adoré Istanbul ! Par sa modernité, sa population cosmopolite, sa richesse culturelle, son ambiance méditerranéenne, son atmosphère plutôt sereine, ainsi que par notre choix d’y avoir un petit « chez nous », nos 8 jours posés dans cette immense ville nous ont fait le plus grand bien. Et dire qu’on a même pas pris le temps d’aller sur la partie asiatique de la ville !
En route vers l’Iran, en ferry et auto-stop
La première mission de notre séjour en Turquie est accomplie : on est bien revigorés au moment de partir d’Istanbul. Place maintenant à la deuxième étape : tracer notre route vers l’Iran et passer à Trabzon pour y obtenir notre visa.
Trabzon, grande ville sur la Mer Noire dans le Nord Est pays, est à un bon millier de kilomètres d’Istanbul. Ca fait une longue route, mais comme on n’est pas spécialement pressés, on décide de la tenter en stop. Il paraît que ça marche bien en Turquie en plus.
Mais pas question pour autant d’essayer de sortir de la nébuleuse Istanbul en stop. On connaît les difficultés pour sortir des grandes villes, alors on a décidé d’un itinéraire un peu original, en bateau. En plus, on voulait faire une balade en ferry à Istanbul, mais on n’avait pas trouvé la bonne occasion. Voilà le moment de faire d’une pierre deux coups. C’est donc de bon matin, un dimanche, qu’on a démarrés notre périple vers Trabzon, depuis le terminal portuaire de Yenikapi, tout au Sud d’Istanbul. Première étape, Yalova, de l’autre côté de la mer de Marmara, une petite cité de 100 000 âmes.
On tente notre va-tout dès le ferry, en y cherchant un véhicule qui irait vers l’Est. Raté. Mais ce n’est que partie remise, car rapidement, sur la grande route qui sort de Yalova, arrive Ahmet dans son camion. Ahmet s’arrête à Izmit à 70 km de là. Et il a l’air bien désolé de ne pas pouvoir nous emmener plus loin, mais essaie de nous aider au maximum. Il nous explique ainsi, en turc bien sûr, comment aller à Trabzon, et comment lire les plaques d’immatriculation turques, pour mieux identifier les véhicules qui vont dans notre direction. La barrière de la langue rend la communication difficile, mais on apprend quelques mots bien utiles. Il nous dessine aussi, sur un bout de carton, un plan du réseau routier turc. Et il va même jusqu’à interpeller tous ses collègues chauffeurs, pour voir si l’un d’entre eux irait vers l’Est. Raté. Alors Ahmet se résout à nous déposer à Izmit, mais à un endroit parfait pour poursuivre le stop. Il s’excuse de devoir nous laisser là, et repart.
Wahou, quand ils veulent aider un étranger, ils ne plaisantent pas en Turquie ! Avec Ahmet, on commence à toucher du doigt le concept de l’hospitalité turque. Et ce n’est qu’un début !
Avec Saffet, l’auto-stop all inclusive
Gros trafic à Izmit. Au bout d’une bonne heure infructueuse, on fait une pause pizza pour déjeuner. Puis en revenant, on attend peu de temps avant de voir un autre camion s’arrêter pour nous. Il va à Ordu, à 200 km de Trabzon, soit à plus de 800 km de notre position actuelle. On prend !
Là, on se dit qu’on a quand même le cul bordé de nouilles. On se rappelle nos relatives galères en Argentine, lorsque tout le monde nous parlait du camionero, celui qui s’arrête et vous emmène facilement sur un millier de kilomètres. Nous, on appelait ça « le mythe du camionero », car pour nous ça n’avait jamais marché. Ici, en Turquie, à peine quelques heures de stop et déjà deux camions et près de 900 km avalés. Alors autant le camionero argentino, c’est un peu du vent, autant le Türk camyion çoför, ça marche du tonnerre !
Notre homme providentiel s’appelle Saffet, et plus que nous prendre en stop, pendant 24 heures, il nous prend en charge.
Il est sympa comme tout, et on essaie de discuter comme on peut. Il faut dire qu’il parle dix fois mieux anglais que nous turc. C’est à dire qu’il a un vocabulaire d’une bonne cinquantaine de mots…
Et puis à un moment, il sort un guide de conversation en turc-anglais. Ca nous sert vachement, et on arrive ainsi à discuter davantage, par livre interposé.
Du coup à la fin du trajet, on aura triplé notre vocabulaire turc !
Au bout d’une heure, on s’arrête prendre un thé. Saffet est accro au thé, comme de nombreux turcs. On veut payer la pause, mais personne ne veut de notre argent dans la station-service. Saffet a déjà payé.
Une heure après, nouvelle pause, nouveau thé. Saffet a faim et veut nous payer à manger, mais la pizza d’il y a 3 heures est encore bien présente. On décline, mais il insiste. On aura droit à un sütlaç à partager : du riz au lait. Très bon. On reprend du thé, puis on repart.
Deux heures plus tard, nouvelle pause. Saffet a vu un vendeur de maïs grillé sur le bord de la route, et nous achète chacun un épi de maïs. Même plus le temps de dire non. Cette fois, on n’a vraiment plus faim, mais on se force à finir ce maïs, par politesse. Puis on reprend un thé, et on repart.
Une heure de route passe encore. Avec tout ce thé, Saffet a besoin de faire une pause pipi. Nous, on reste dans le camion, de peur de devoir manger encore quelque chose. Mais Saffet a bien compris notre combine, et revient avec 1 kg de pêches et 1 kg de cerises. Raté, il nous faut encore manger. Par contre, on a réussi à échapper au thé.
La nuit tombe, et cette fois il faut nous arrêter pour dîner. On parvient à négocier un seul plat pour deux. Vous aimez le café ? Oui, on aime bien. OK, deux cafés alors. Trop tard, pas eu le temps de dire qu’on n’en voulait pas, là maintenant. Puis il commande des thés pour tout le monde, et ramène son ordinateur portable. C’est le moment de sa pause réglementaire et on ne peut pas repartir avant 2 heures. Son disque est là pour surveiller tout ça, donc pas question de s’affranchir des règles. Alors il se connecte sur Facebook et nous montre les photos de ses voyages : lui et son camion sur un parking d’autoroute en France, en Allemagne, en Hollande. Ah tiens, la Tour Eiffel, ça change des aires de repos…
Enfin, on repart et on s’arrête un peu plus loin pour la nuit. Saffet prépare la cabine, lui dort sur la banquette du dessus, Sandrine sur celle du dessous, et moi sur les sièges. Après 7 heures de sommeil et 3 heures d’attente, en prenant tranquillement le petit déjeuner – et en buvant du thé bien sûr -, les 10 heures de pause nocturne réglementaires sont atteintes et nous pouvons repartir pour un dernier tronçon. C’est le jour des livraisons pour Saffet. A Ordu, il livre les deux camionnettes Peugeot neuves qu’il transportait à l’arrière de son camion. Puis un peu plus loin, dernière livraison avant de rentrer à vide : il nous dépose à une station-service sur la route de Trabzon.
D’abord, l’inévitable petite tasse de thé. Ben oui on ne peut pas se quitter comme ça. Puis il nous dit qu’il y a un bus dans une heure pour Trabzon, et l’attend avec nous. On lui explique qu’on préfère finir en stop, mais rien n’y fait. « Non le stop c’est difficile, il faut prendre le bus, c’est mieux. » On n’a pas le choix, on cède…
Le bus pour Trabzon arrive enfin, on charge nos affaires dans la soute, pendant que Saffet explique notre situation au chauffeur, et paie nos billets ! Là, c’est trop, on est dépassés, on insiste pour payer nous-mêmes, lui offrir quelque chose. Mais non, c’est comme ça, point de discussion ! Une telle générosité nous met mal à l’aise, mais pour Saffet tout cela paraît normal. Il regrette de ne pas avoir pu nous emmener avec son camion jusqu’à Trabzon, mais a fait tout ce qu’il pouvait pour nous aider. Il nous salue et nous remercie pour le temps passé avec lui. De rien ! Puis retourne à son camion et repart pour 1000 km dans l’autre sens, à vide. Incroyable.
Pendant 24 heures, Saffet nous a offert tout ce dont on pouvait avoir besoin, voire même plus. Il a systématiquement refusé toute forme de compensation matérielle, et cela sans jamais perdre son franc sourire. Un auto stop all inclusive en quelque sorte.
Pendant 24 heures, on a pris l’hospitalité turque en pleine face, et ça nous a bien chamboulés. Mais arrivés à Trabzon, on n’était pas encore au bout de nos surprises !
L’hospitalité turque sous toutes ses formes
Malgré nos dernières merveilleuses expériences en Turquie, nos vieux réflexes d’Afrique perdurent. Ainsi, en arrivant à la gare routière de Trabzon, on se presse de prendre nos bagages et de sortir pour fuir les rabatteurs et les chauffeurs de taxi en tous genres. Malgré cela, l’un d’entre eux parvient à nous accoster. Il nous explique gentiment qu’il veut nous aider. On finit par lui lâcher le nom de notre hôtel, et il nous répond que ce n’est pas très loin, à 10 minutes à pied dans cette direction. Sympa finalement…
Autre exemple, le même soir. On cherche à dîner dans le quartier de notre hôtel, mais rien ! C’est ramadan, et pas un restaurant n’est ouvert dans le coin. Au coucher de soleil, tout le monde a stoppé ses activités et les gens se sont réunis pour rompre le jeûne tous ensemble. Après un bon moment à errer, on passe devant un hôtel assez chic et on y voit deux personnes en train de manger à une table. Il semblerait qu’ici on serve donc à dîner.
On rentre, on explique que l’on veut manger. On nous répond OK, pas de problème, et nous installe à une table. Là, les personnes qui étaient en train de dîner s’arrêtent et, sans que nous n’ayons rien demandé, nous amènent deux bols de soupe, des jus de fruits, des bouteilles d’eau et du pain. Réflexe d’Afrique toujours, on se dit que ça pue le traquenard cette affaire et qu’on va se faire plumer. Alors, avant d’entamer le moindre morceau de pain, on demande quel sera le prix de tout ça. La femme nous explique qu’on va aussi avoir du riz, des haricots, des fruits… OK, mais combien ?
Ah, l’argent ? Pas d’argent, c’est offert. Hospitalité.
Wahou ! On n’en revient pas. Surement l’effet Ramadan, mais ces gens sont vraiment incroyables…
En repartant, on leur propose de faire la vaisselle. Mais non, ils nous donnent juste leur carte de visite, merci et au revoir. Et oui, en Turquie, l’hospitalité ne s’arrête pas aux chauffeurs de camion, comme nous l’a prouvé ce gérant d’hôtel.
Décidément, dans ce pays, il nous faut changer tous nos réflexes. Car foncièrement, ici, les gens sont gentils et bien intentionnés.
Les circonstances ont fait que nous avons eu un peu plus de temps que prévu pour visiter ce pays, et nous avons décidé de poursuivre notre périple en stop jusqu’à Ayder, une station touristique perdue dans les montagnes du Kaçkar et très prisée des Saoudiens.
A cette occasion, on pourrait multiplier les exemples de tous ces Turcs qui nous ont spontanément aidés, invité ou donné à manger tout en nous prenant en stop. Mais citons seulement Sergen, ou Can, car il a subitement changé de prénom en cours de route sans qu’on comprenne vraiment pourquoi.
Sergen se baladait tranquillement dans la douce ville de Rize lorsqu’il nous a vus sur une bretelle d’entrée d’autoroute, avec nos gros sacs et tenant fébrilement un petit bout de carton avec juste écrit « Ayder » dessus.
Rapidement, on découvre que l’espagnol sera le meilleur moyen de communiquer avec lui, car il a travaillé à Madrid quelques années. Mais malgré cela, on ne comprend pas où il veut nous emmener et quelle est sa destination. En route, on s’arrête devant son appartement pour récupérer quelques affaires. Puis dans un village plus loin, pour discuter avec un ami. On prend l’ancienne route, plus jolie que la voie expresse selon lui. On s’arrête dans un restaurant au bord de la mer pour une jolie pause photo. Et enfin, après 50 km, on arrive sur la route qui monte vers Ayder. Il est 19 heures, et il décide de nous déposer là. Il s’excuse de ne pas pouvoir nous emmener jusqu’à notre destination, car il est déjà tard et sa femme va l’attendre pour dîner. Il nous assure qu’on va trouver un lift pour Ayder, nous dit au revoir, et rentre à Rize. Can a fait 2 heures de route juste pour nous aider, car il avait le temps, rien d’autre de spécial à faire…
Décidément, il n’y a rien de plus simple que de faire du stop en Turquie !
L’arnaque turque
Mais comme tous les pays, la Turquie a aussi ses arnaques et ses coups fourrés.
On avait lu qu’en Turquie, on pouvait facilement négocier les prix. En fait pas vraiment. En général les prix sont écrits, les taxis ont un compteur, et les choses sont claires. Sauf quand on voit différents prix indiqués à côté de différentes inscriptions en turc. Dans ce cas, pas facile de savoir quel prix correspond à quoi.
Et c’est vrai aussi que parfois ils indiquent un prix « touriste » en anglais et un prix local en toutes lettres (en turc bien sûr) pour qu’on ne soit pas trop dégoutés de payer plus cher.
Et puis parfois on a ce genre de conversation :
« – C’est combien la chambre ?
– 100 TL.
– Ah mais sur booking j’ai vu que c’était à 86 TL.
– OK, alors pour deux nuits ça vous fera 170 TL »
Ou bien à la gare routière (discussion écrite sur un bout de papier) :
« – 70 TL -> 140 » (en nous montrant tous les deux du doigt)
Je prends le stylo : « – Internet 65TL »
Elle le reprend : « 130 » accompagné du regard penaud : « ok, tu m’as grillée« .
Après l’Ethiopie et Madagascar, ces situations nous ont bien fait rire ! Ils sont tellement gentils les turcs que même quand ils essaient de t’arnaquer ils le font modérément et se reprennent aussi vite, tout gentiment…
Alors oui, entre la magnifique Istanbul, la facilité de l’auto-stop, son incroyable hospitalité et ses arnaques toutes gentillettes, la Turquie a été pour nous une merveilleuse surprise. Simple pays-étape pour nous au départ, on a vraiment adoré ! Et aujourd’hui, nous regrettons de ne pas avoir eu assez de temps pour le découvrir plus en profondeur, car la Turquie est un pays qui vaut grandement le détour ! On reviendra !