Le temps d’une pause au bord de l’Océan Indien

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Cela nous a pris petit à petit quand nous étions aux Philippines. C’est monté en nous jusqu’à devenir une nécessité, une évidence : on avait besoin de se poser un moment, quelque part. Ralentir le rythme du voyage, se laisser porter davantage. Vivre plus dans l’instant, bouger moins souvent.

Mais cette pause, il était déjà trop tard pour la faire aux Philippines. Notre visa était en train d’expirer et on devait déjà partir pour l’Indonésie.

Alors là-bas, plutôt que de nous lancer tête dans le guidon sur les grands classiques de l’île de Java : Yogyakarta et ses temples, puis les volcans Bromo et Ijen, essayons plutôt de prendre vraiment notre temps. Trouvons simplement un endroit au calme pour découvrir la culture Javanaise et profiter de l’atmosphère de cette île.

 

 

La phobie des grandes capitales

Tout comme le lac Taal avait été notre échappatoire pour éviter la bouillonnante Manille, on a trouvé en Bandung une alternative intéressante à Jakarta. Car ce n’est certainement pas à Jakarta, dont l’aire métropolitaine ne regroupe pas mois de 30 millions d’habitants, qu’on trouvera notre havre de paix. Probablement pas à Bandung non plus, d’ailleurs. Mais cette métropole de « seulement » 7 millions d’habitants est quand même beaucoup moins oppressante que la capitale. C’est aussi une ville complètement délaissée par les touristes, et puis on y est attendu par Reyner, un très sympathique couchsurfeur.

 

Enfin, c’est plutôt nous qui l’avons attendu dans un premier temps. Car à l’aéroport de Jakarta, à 1h30 du matin, on a eu la chance de trouver une navette directe pour Bandung, à 150 kilomètres de là. Bien sûr, à une telle heure, ça ne se bouscule pas au portillon : on a la navette rien que pour nous ! Petite bouteille d’eau, sièges inclinables, notre première nuit à Java démarre dans un transport tout confort. Royal.

Le hic, c’est qu’on arrive à Bandung dans les locaux de la compagnie de transport à 3h30 du matin. L’occasion d’y découvrir nos premiers « emplois fictifs » Indonésiens : les agents de la compagnie sont tranquillement en train de dormir sur des fauteuils. En même temps, que pouvaient-ils bien avoir à faire d’autre à cette heure-là ?

La générosité de ces agents, en revanche, n’a rien de fictif : ils nous ont spontanément laissé les fauteuils de l’entrée pour aller finir leur nuit derrière leur comptoir, mais aussi laissé profiter gratuitement des toilettes, de l’eau potable et du wifi. Et au petit matin, ils sont carrément allés nous offrir un petit déjeuner local fraîchement préparé dans la rue, et de nouvelles bouteilles d’eau. Quelle hospitalité !

 

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Bandung et ses environs, comme un apéritif

Ce chaleureux accueil javanais se poursuit avec notre couchsurfeur Rey. Médecin urgentiste à l’hôpital militaire de Bandung, il parvient toujours à trouver du temps pour nous, entre deux gardes, que ce soit pour échanger sur la culture javanaise ou pour partager de délicieux repas locaux, en famille ou dans le très gourmand Night Market.

 

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Hormis cela, et peut-être sa grande et moderne mosquée, qui offre du haut d’un de ses minarets un point de vue assez joli, la ville de Bandung n’a pas grand-chose à offrir.

 

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En revanche, d’intéressants sites naturels sont à visiter dans les environs, quoiqu’assez difficiles d’accès si l’on n’est pas motorisé. Ainsi, Rey nous a emmenés brièvement au Stone Garden, le site à la mode chez les jeunes de Bandung en mal de nature. On y trouve de nombreuses formations rocheuses de type karstique, des reliefs très abrupts et découpés, dont la clarté ressort bien sur le vert profond de la végétation locale. Dommage qu’on n’ait pas eu le temps d’en profiter (la faute à une urgence professionnelle pour Rey), car c’était un site vraiment joli, et plutôt original par rapport aux décors habituels de Java.

 

 

Autrement, quand on parvient à s’extirper du dédale des transports urbains de Bandung, on peut aussi visiter le cratère du volcan Kawa Putih. Javanaisement parlant, c’est moins original que le Stone Garden, et c’est moins impressionnant que nombre d’autres volcans, mais l’expérience de ce lac sulfuré, aux nuances bleu-gris un peu laiteuses, est plus que jolie.

 

 

On est interpellés notamment par ces petits éléments rocheux jaunis par le soufre, qui nous rappellent de loin le Dallol, dans le Danakil en Ethiopie.

Et surtout par les ruines de ce qui semble être une ancienne habitation. Qui peut bien avoir construit cela ici, alors que les vapeurs de soufre font que l’on tient difficilement plus de vingt minutes au milieu de ce cratère ? Ici, même les arbres ne semblent pas survivre. Ceux qui peuplent le flanc du cratère paraissent morts, complètement cramés. Mais pourtant, ils sont bien vivants, et ces courtes branches noires sans feuilles sont bien leur apparence naturelle. Des arbres zombies peut-être ?

 

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Ces quelques visites géologiques sont prometteuses pour la suite de Java, et nous mettent en appétit pour le Bromo et l’Ijen, notamment. Mais dans nos têtes, il est encore bien trop tôt pour cela. On veut d’abord continuer à profiter de l’Ouest de l’île, davantage découvrir sa population accueillante et ses terres préservées du tourisme de masse. Et après quelques recherches et échanges avec des locaux, c’est finalement vers le Sud qu’on a décidé d’aller s’installer, à Pangandaran, au bord de l’Océan Indien.

 

 

Les vagues de l’Océan Indien

Pangandaran, ce sont d’abord nos retrouvailles avec l’Océan Indien, que l’on avait quitté à il y a bien longtemps, bien loin de là, à Madagascar.

Ici, son littoral est une longue, immense, et belle plage de sable sombre. C’est peut-être d’ailleurs cette teinte qui fait que Pangandaran n’est pas une destination plus prisée que cela à Java.

 

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Et cette plage se prolonge parfaitement dans l’eau, où l’on s’enfonce invariablement sur du sable fin, sans une algue ni un caillou, sans un accroc. Quant à l’eau, elle est délicieusement tempérée.

Mais il ne faut pas trop s’aventurer au large, car l’Océan Indien est ici presqu’aussi sauvage qu’à Madagascar, et systématiquement, d’énormes vagues viennent nous heurter et nous ramener sur le rivage.

 

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De près comme de loin, on ne se lasse pas du spectacle de ces vagues de plus de 1,5 mètres de haut, qui se déroulent de tout leur long avant de venir violemment frapper le littoral.

Ces vagues ont aussi, ici, la réputation d’être parfaites pour les apprentis-surfeurs. Et en effet, ils sont parfois nombreux à venir pratiquer, chaque matin, leur feeling de la glisse, leur équilibre sur la planche et leur sens de la vague.

 

On s’y est donc aussi essayé. D’abord en théorie, puis juste sur le sable. Facile.

Mais c’est quand on entre dans l’eau que les choses se compliquent. Forcément, même si on ne s’en est pas si mal sorti que cela, au final. On a même été plutôt agréablement surpris d’avoir tous les deux réussi, par moment, à accompagner certaines vagues en restant – quelques secondes – en équilibre sur la planche.

Par contre, c’est une activité qui épuise très rapidement ! A chaque nouvelle tentative, il faut en effet revenir au large, face au courant, avec cette énorme planche. Trois pas en avant, une grosse vague, deux pas en arrière… Et des grosses vagues, il y en a toutes les 10 secondes…

Au bout de deux heures de pratique, on est vidés. Les genoux, les bras et les mains lacérés par les frottements répétés sur la planche, tous les muscles endoloris par l’effort, le corps brûlé par le soleil malgré l’écran abondamment appliqué avant la séance. Tout cela pour le plaisir de glisser quelques secondes sur les vagues…

Alors certes, c’était sympa, et sans doute on réessaiera un jour, mais pas dans l’immédiat !

 

Vers la fin de journée, quand la marée est bien descendue, les vagues de l’Océan jouent un rôle bien plus tranquille, mais tout aussi intéressant. Car le coucher de Soleil sur l’Océan est un vrai régal, qu’on placera aisément tout en haut de notre palmarès des couchers de Soleil maritimes.

 

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Ce sont d’abord des teintes rouges qui commencent à apparaître, et qui déclinent lentement vers le bleu marine et le violet. Avec le reflet du ciel sur les eaux transportées calmement par les flots, on a même l’impression d’être entouré, submergé par toutes ces belles couleurs. Un coucher de Soleil qui dure, qui bouge, qui sollicite dans toutes les directions, accompagné par le seul bruit des vagues de l’Océan Indien : rien que pour cela, on retournerait bien à Pangandaran.

 

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Pangandaran en semaine, la face A

C’est la saison des pluies à Pangandaran, et ça se voit : la ville semble quasi-déserte. Dans les warung (cuisines de rue) et les petites boutiques, c’est le calme plat. Et aux terrasses des restaurants paillotes disséminés le long de la plage, on ne rencontre en soirée qu’une poignée de touristes. Il faut dire qu’il n’y a quand même pas des tonnes de choses à faire non plus : à part s’initier un peu au surf, l’attraction majeure du coin sont ses rivières d’eau vive et claire, un peu reculée dans les terres.

 

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Pour visiter ce que les agents touristiques ont appelé Green Valley et Green Canyon, le plus agréable est d’y aller en scooter, à la journée. Un chouette périple sur de petits chemins à l’ombre des cocotiers, à travers de magnifiques rizières et plantations de bananiers.

 

 

 

Nous, on a démarré par Green Canyon, d’où il faut prendre un petit bateau pour accéder au Canyon à proprement parler. Mais c’est une fois qu’on arrive au point où les bateaux doivent faire demi-tour que ça devient intéressant. Là, il faut descendre du bateau (ce qui n’est pas systématiquement proposé), et on poursuit à la nage, à contre-courant, au fond d’un impressionnant canyon, aux parois recouvertes d’arbres tropicaux, à travers de splendides chutes d’eau. La vision des rayons de Soleil qui se fraient un passage à travers la verdure, alors qu’on est en train de nager tout en bas, est absolument magnifique. La remontée à contre-courant est un peu difficile, mais est largement récompensée par tout ce que l’on voit. Et une fois arrivés au bout, il n’y a plus qu’à se laisser ramener au bateau par le courant, sur le dos, en regardant les gouttes d’eau tomber sur nous comme au ralenti. Vraiment génial.

 

 

Après le déjeuner, on part ensuite pour Citumang, autrement appelé Green Valley par les non locaux. Cette fois, on se balade à pied dans la jungle avant de retrouver une rivière large, à l’eau claire et dans un décor très vert encore une fois. Là, il n’y a qu’à se laisser aller au fil de l’eau, en évitant les rochers pointus. A un moment, il est possible de passer dans une grotte. Etrange sensation que de nager dans l’obscurité totale ! Le plus impressionnant reste toutefois cette cascade, la énième, qui offre l’opportunité de repasser derrière le rideau d’eau. La vue de ce côté est magnifique. On en profite un bon coup avant de plonger sous la cascade, se laisser emporter par les remous et ressortir quelques mètres plus loin pour poursuivre notre route jusqu’au barrage, terminus du parcours.

Cette excursion est au final assez épuisante, avec beaucoup de nage, mais une eau extrêmement agréable et surtout de l’adrénaline et de superbes décors. Immanquable quand on visite Pangandaran… Mais à éviter le weekend si on n’a pas envie de devoir slalomer ou attendre derrière des centaines de Javanaises et Javanais qui y nagent tout habillés !

 

 

Pangandaran le weekend, la face B

Car le weekend, saison des pluies ou non, c’est un flot continu de bus qui arrive à Pangandaran et qui y décharge des centaines, sans doute même des milliers, de Javanais venus des villes des environs : Ciamis, Tasikmalaya, Garut, Bandung voire même Jakarta ! Et de station balnéaire quasi-déserte, Pangandaran le weekend devient une ville de loisirs pour la grandissante classe moyenne Indonésienne. Ils sont donc nombreux à se rendre à Green Canyon et Green Valley, mais aussi nombreux sur la plage, dans les warung et les paillotes, dans les boutiques et les rues. Bref, ils sont nombreux partout !

 

Mais surtout, ils sont généralement très sympathiques, souvent curieux des quelques touristes qu’ils croisent, d’échanger quelques mots en anglais avec eux quand ils peuvent, ou sinon de juste prendre une selfie avec leur téléphone, avant d’immédiatement la poster sur Facebook et autres réseaux sociaux. Mais il n’y a pas qu’eux qui sont curieux. Nous aussi on l’est, notamment d’observer les comportements des Indonésiens en weekend à la plage.

 

201601 - Indonésie - 0015Le plus flagrant est cette addiction générale aux selfies et aux réseaux sociaux. Ca nous avait déjà choqué chez les touristes asiatiques au Japon ou à Hong Kong ou aux Philippines. Mais là, les Indonésiens nous paraissent vraiment un cran au-dessus (ou en-dessous ?). Et encore, ça, c’était avant qu’on rencontre Nhya à Surabaya… Le mobile fait vraiment partie intégrante de la main des Indonésiens, et tout est prétexte à prendre une nouvelle selfie.

 

D’un point de vue vestimentaire et religieux, l’Islam prédomine à Java, et le voile avec. La majorité des femmes sont voilées, mais pas toutes, loin de là. En fait, chose curieuse, ce sont surtout les jeunes, et les enfants, qui portent le voile. Un voile épais, qui peut-être noir, blanc ou de couleur, sans être trop fantaisiste comme ça pouvait être le cas en Iran. Le visage est aussi toujours découvert mais les cheveux bien cachés. Et à la plage, les femmes se baignent comme elles sont venues – à l’exception des sandales – mais avec leur pantalon, leur tunique et leur voile. Les hommes aussi d’ailleurs se baignent avec leur short et leur t-shirt, mais ça fait un peu moins loufoque…

 

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En dehors de la plage, les touristes Indonésiens à Pangandaran s’adonnent à toutes les activités possibles proposées sur place. La balade à cheval sur la plage connaît notamment un certain succès, alors que jusqu’à notre premier samedi, on ignorait même qu’il y avait des chevaux dans le coin ! Il est vrai que, comme les Philippins, les Indonésiens n’aiment pas marcher. Alors quoi de mieux que le cheval pour profiter de cette belle et grande plage ?

La voiture à pédales peut-être ? Eh bien oui !

 

Et c’est sans doute ce qui nous a le plus surpris. A la nuit tombée, ils s’entassent par groupes de 6 ou 8 dans des espèces de voitures complètement ouvertes, sans carrosserie, et qui fonctionnent, comme leur nom l’indique, en pédalant. L’ossature extérieure de ces voitures est particulièrement customisée, avec des guirlandes de lumières clignotantes de toutes les couleurs. Et à « l’intérieur », on met la musique du téléphone à fond (ce qui reste raisonnable pour les riverains), on enclenche le mode selfie de nuit, et en voiture Simone (même si je doute que ce soit un prénom très courant à Java).

 

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Le samedi soir à Pangandaran, c’est donc un vrai défilé qui se fait, dans des rues bondées. On a carrément vu des embouteillages de voitures à pédales ! Vraiment un monde d’écart entre la semaine et le weekend.

Et c’est plutôt rigolo à voir comme activité, ça reste très bon enfant en tout cas. C’est vrai quoi, c’est quand même bien plus sain et respectueux que de rester se pochtronner sur la plage ou de rouler à toute vitesse à travers les petites rues de la ville dans une grosse voiture, musique à fond…

 

 

Un samedi soir avec des jeunes…

Enfin, c’est toujours à Pangandaran qu’on a vécu une de nos plus belles expériences d’échange culturel en Indonésie.

Au départ, ce sont trois jeune femmes locales, voilées, qui nous ont abordés alors qu’on sortait de la principale guesthouse d’occidentaux de la ville. Elles étaient professeurs d’anglais, ce qui explique leur niveau bien au-dessus de la moyenne locale, et souhaitaient organiser une activité en dehors de l’école ce weekend avec leurs élèves.

Le but : faire parler anglais à leurs élèves, qui sont très timides et n’osent pas franchir le pas, en les confrontant à des étrangers qui ne parlent pas du tout leur langue maternelle, en l’occurrence le sundanais.

 

Pour cela, elles sont venues à Pangandaran, car c’est là qu’elles avaient le plus de chances de trouver des touristes sans aller trop loin de chez elles pour autant. Là-bas, à Tasikmalaya ou Ciamis, il est en effet extrêmement rare qu’un touriste anglophone s’arrête et qu’elles aient la chance de l’amener dans leur école. Alors là, elles ont choisi d’amener l’école aux touristes. Et puis, c’est l’occasion de passer un petit weekend tous ensemble à la plage !

En voilà une chouette initiative à laquelle on a décidé, spontanément, de participer.

 

On les retrouve donc le soir même, dans une guesthouse juste à côté où élèves et professeurs ont pris leur quartier pour la nuit. Ce sont au total 4 professeurs et 36 élèves qui passent le weekend là, très majoritairement des femmes, âgées de 9 ans à 40 ans. Certaines élèves sont même des mères de familles, venues avec leurs plus petits d’ailleurs, et veulent apprendre l’anglais sans pour autant suivre le cursus complet du lycée. La plupart des autres sont cependant lycéennes, ou plus jeunes.

 

La soirée démarre par un buffet indonésien préparé pour l’occasion. Une cuisine sundanaise classique, mais très bonne. Puis les échanges informels avec les participants les plus volontaires et curieux laissent place à de petits groupes de discussion organisés par les professeurs. Chacun des 6 étrangers participants : deux néerlandais et deux allemands de la guesthouse à touristes, ainsi que Sandrine et moi – donc aucun anglophone natif :) – part vers un groupe de 6 élèves de tous âges et tous niveaux, avec comme objectif de discuter et surtout de faire parler les élèves.

 

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Pas si simple en fait ! Pour ma part, animer un groupe de conversation est plutôt assez éloigné de mon spectre d’activités habituelles, surtout en anglais. Mais cette première inattendue se passe plutôt bien, tant les élèves, bien que très timides, sont enthousiastes de nous rencontrer et ont à cœur de profiter de cette opportunité. Alors on discute de plein de choses, du pays, le leur, le mien, de la nourriture – forcément -, des lieux qu’ils apprécient en Indonésie (il faut bien qu’on en profite pour glaner des informations précieuses), de leurs passions, de leur projets futurs. Et finalement, ça passe assez vite, même si c’est un peu plus compliqué avec les plus petits. Déjà que je ne suis naturellement pas très à l’aise avec les enfants… Heureusement, les plus grands et les professeurs sont là pour les aider à se lancer et à poser leurs questions. Ce qui a parfois donné lieu à des moments cocasses, comme lorsque la cadette du groupe a enfin eu le temps de me poser sa seule question : « Est-ce que tu as été piqué par des moustiques ?« . De son côté, Sandrine a eu droit à un « Aimes-tu prendre des selfies ?« … Puisqu’on vous le dit qu’ils ne pensent qu’à cela !

 

Pour relancer les groupes, des interventions préparées par quelques élèves sont aussi organisées. Ainsi, ils doivent présenter à tout le monde une spécialité alimentaire locale (confiseries, snacks), que l’on est invité à déguster ensuite. Ce qui redonne lieu à un flot de questions du type : « Tu as aimé ? C’est comment ? Tu as cela en France ?« , etc.

Cela se fait aussi avec des photos de nourriture locale ou de sites touristiques des environs que les élèves nous présentent et nous décrivent, et sur lesquels on doit rebondir tous ensemble. Gastronomie et paysages naturels, ça tombe, c’est pile ce pour quoi on est en Indonésie ! Vraiment, les ateliers ont été bien faits, bien pensés, bien préparés.

 

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La soirée se termine par des remerciements et les impressions de ceux qui souhaitent dire un mot. Des cadeaux nous sont offerts, souvenirs d’artisanat local. Super sympa ! Une jeune étudiante est chargée du message clôturant la soirée. Mais, en larmes, elle n’arrive pas à se faire à l’idée que cette soirée doive s’achever… Ah, les ados !

Une des professeurs prend alors le relais : « Ok merci tout le monde, maintenant on peut tous prendre des selfies ! »

Wahou, on hallucine ! Même les professeurs sont à fond dedans et encouragent leurs élèves dans cette mode. Alors les téléphones, les go pro et les selfies sticks sont sortis, et chacun se prend en photo avec les touristes, avec nous, avec tout le groupe. C’est complètement fou cette omniprésence, cette obsession du média social ici !

 

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En tout cas un grand merci à ces quatre jeunes profs, car c’était vraiment une très belle soirée pour nous. Une initiative très intelligente, bien préparée et menée, et tout le monde semble avoir apprécié, voire adoré, sa soirée. L’apprentissage d’une langue étrangère, c’est d’abord vaincre sa timidité et sa peur de parler, et j’espère qu’on a, le temps d’une soirée, pu aider tous ces jeunes à franchir le pas. De notre côté, on en a aussi appris un peu plus sur les Indonésiens, les jeunes des classes moyennes de ce pays, leurs passions, leurs rêves, et c’est une chose rare et précieuse que d’avoir eu une telle opportunité dans ce voyage.

 

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Finalement, on sera resté 10 jours à Pangandaran. Une semaine pour vraiment nous reposer et profiter de ce bel endroit presque rien que pour nous, et deux weekends pour profiter de la mini-frénésie amenée par ces sympathiques et attachants touristes locaux. On serait bien resté un peu plus longtemps tant on s’est bien senti dans cette ville, mais on a encore beaucoup de choses à voir et à faire devant nous. Le circuit des classiques de Java, bien sûr, mais aussi aller quelques jours à Surabaya. Pas que cette grosse métropole de 9 millions d’habitants nous attire particulièrement, bien au contraire. Mais sur tout l’itinéraire qu’il nous reste, c’est notre meilleure option pour tenter d’obtenir notre visa pour les USA – car quand on a voyagé en Iran, et bien désormais il faut passer par la case visa pour aller ou même transiter aux USA… En tout cas, bien nous en a pris, car non seulement on en est reparti avec le précieux sésame, mais en plus on y a rencontré un sacré personnage : Nhya…

 

 



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