Au Nicaragua, s’il n’avait pas plu…
PubliÉ le Catégories : Nicaragua. Tags : communauté, couchsurfing.
… A Leon
Nous aurions pu profiter des plages de las Peñitas ou de Poneloya, aller voir les tortues dans la réserve de l’Isla Juan Venado, grimper au sommet du volcan Telica ou faire de belles photos ensoleillées sur la blanche toiture de la cathédrale.
Malheureusement, chaque jour a amené son lot de pluie et de grisaille. Normal en saison des pluies me direz-vous !
Du coup, on a seulement visité quelques églises entre deux averses, découvert le marché local et testé différents spots pour se protéger de la pluie. Parmi ceux-ci, on a particulièrement bien aimé la panaderia dans la rue derrière la cathédrale. Pour une bonne viennoiserie avec un jus de fruit l’après midi, ou pour un croissant jambon fromage le matin, on y est retourné souvent.
Et puis, à Leon, on avait aussi la chance de pouvoir compter sur notre couchsurfeur, Rudy les bons tuyaux.
D’abord, on comptait sur lui pour visiter un peu la ville. Surtout que chaque jour, il nous disait qu’il avait quelque chose à faire en ville et qu’on pourrait s’y retrouver. Mais à chaque fois qu’on a eu de ses nouvelles, c’était pour nous dire qu’il était à la plage avec ses amis.
Ensuite, pour le dîner, il nous avait proposé de cuisiner ensemble un poisson, qu’il aurait été acheter à un pêcheur du village. Nous, on devait juste s’occuper des légumes, et de l’huile. Malheureusement, son poisson, on n’en a jamais vu la couleur. Quant aux légumes qu’on avait achetés, on les a mangés juste tous les deux, le dernier soir. Oui, sans Rudy, car on n’avait même plus de nouvelles de lui.
Jusqu’à ce qu’il réapparaisse bruyamment au milieu de la nuit. A 22 heures en fait, mais le temps semble long là-bas. On pensait d’abord qu’il avait enfin retrouvé le couchsurfeur chilien qui devait arriver ce jour-là. Mais en fait non. Il était juste avec des amis et son frère Danilo, qui habite au Costa Rica. Danilo était venu le voir par surprise, et les deux frères étaient bien bien saouls pour l’occasion. Du coup Rudy nous invite à boire le verre de l’amitié avec ses invités. « Just one little shot ». Tiens, Rudy parle anglais maintenant ? Bref, OK pour un verre.
Les amis de Rudy nous font découvrir le « Nica Libre », la variante locale du Cuba Libre : un shot de rhum local, suivi d’un verre de coca bien frais. Le tout à grands coups de « A la salucidad ! » (Salud + Felicidad ?). En tout cas, le mélange est sympa, surtout que le rhum proposé était plutôt mal, ambré, avec un bon goût. L’ami de Rudy nous explique que cette bouteille vaut 120 $US aux Etats-Unis, et que c’est l’un des meilleurs rhum du pays. Il ajoute qu’elle ne coûte que l’équivalent de 4 $US ici. On est resté avec ses amis à discuter. Rudy et Danilo, eux, sont tombés comme des mouches. Au huitième verre, la bouteille est vide et on part se coucher.
En pleine nuit, re-boucan. Cette fois il doit être vers 04h00. Ses amis repartent bruyamment. Quelques heures plus tard, à notre tour de nous lever. On plie bagage car nous devons partir vers Granada. On découvre que Rudy n’est plus là et qu’il a cadenassé le portail en partant. Un petit coup d’escalade en le maudissant un peu, puis nous voilà libres. Sacré Rudy !
… A Granada
Nous aurions pu profiter de la piscine de notre auberge, d’une balade à cheval sur les bords du magnifique lac Nicaragua, ou d’une excursion en kayak.
Malheureusement, là aussi, le temps hésitant nous a découragés de nous lancer dans de telles activités.
Alors nous avons profité un peu de cette jolie ville, de la vue depuis le bord du lac Nicaragua, du wifi de notre auberge et surtout fait une bonne demi-journée de shopping au marché local.
On avait aussi fait des demandes de couchsurfing à Granada, mais toutes restées sans réponse. Ce qui n’était pas plus mal vues nos dernières expériences. Et on était bien content d’avoir trouvé une auberge plutôt clean, calme, avec wifi, piscine et petit-déj. En plein centre de la ville. Enfin nous allions retrouver un bon lit avec des draps propres et pouvoir prendre une bonne douche, certes froide mais dans une pièce carrelée et nettoyée régulièrement !
Le premier hic survient dès le premier matin. A peine 09 heures, en ce dimanche, et l’on découvre déjà un très bruyant voisin. Une puissante musique de boîte de nuit et des cris de gamines en folie viennent de l’établissement voisin du notre. On pense d’abord qu’il s’agit d’un « Sunday Funday », une piscine-party du dimanche qu’on peut trouver dans différentes auberges du Nicaragua .
Mais en passant devant, on découvre juste une grosse fiesta pour des enfants de la ville ! Violents les gamins du coin !
De notre côté, point de fiesta, mais une session shopping : on doit se trouver des tenues de travail pour notre séjour à venir dans une ferme au Costa Rica. Le marché local semble être le seul endroit où on peut trouver des vêtements d’occasion. Après quelques renseignements, on trouve enfin un stand pas mal. Quelques essais, quelques hésitations aussi, mais finalement, c’est Sandrine qui trouve ses tenues en premier. Quelle bonne surprise ! Pour les vêtements de Benoît, on fait tout le tour du marché, mais l’affaire est un peu plus compliquée : difficile de trouver la bonne taille, et quand c’est enfin le cas, les vendeurs sortent des prix incroyables. Finalement, on trouvera la bonne affaire dans une sorte de grand magasin d’habillement discount en centre ville. Au total, moins de 12 € pour 2 t-shirts, 2 bermudas et 2 pantalons. Mission accomplie !
En flânant dans les rues de Granada ce dimanche, on a aussi découvert les activités dominicales locales : boire des bières et assister à des matches de base-ball (ou y jouer). Le base-ball a l’air d’être le sport numéro 1 là-bas. On ne s’y attendait pas ! On a aussi traversé l’artère la plus touristique de la ville, celle qui descend au lac, pleine de cafés, de marchands de glaces et de vendeurs de souvenirs ambulants.
En rentrant à l’auberge, on découvre le deuxième hic de la journée : on s’est encore fait voler ! Nos courses du marché du matin que l’on avait entreposées dans le frigo collectif ont disparu en seulement quelques heures ! Et cette fois, point de vidéosurveillance, point de suspect qui rôde dans le jardin. On peut tout simplement faire une croix sur notre dîner. Insensé !
… Sur l’île d’Ometepe
Nous aurions pu tenter l’ascension d’un des deux volcans de l’île, ou profiter des plages de Santo Domingo.
Malheureusement, les nuages ont quasiment toujours obstrué la vue sur les volcans, et les pluies abondantes chaque nuit ont rendu leurs pentes très glissantes. Les glissements de terrain sur cette île sont d’ailleurs fréquents. Ainsi, la route qui permettait d’accéder à Santo Domingo par le Nord était inaccessible.
Toutefois, l’île d’Ometepe regorge de tellement de richesses qu’elle restera le lieu dont nous avons le plus profité au Nicaragua.
L’île d’Ometepe est en fait le regroupement de deux volcans, le volcan Concepcion et le volcan Madera, au milieu du lac Nicaragua. Seules les côtes de l’île sont habitées. Sur ce petit paradis pour les amateurs de grimpette et de nature, nous avons trouvé un hébergement au sein d’un petite communauté familiale : la Puesta del Sol. Walter, un des pères de famille de la communauté, nous accueille chez lui. On lui explique, enthousiastes, notre projet. Et que l’on aimerait passer un peu de temps en cuisine avec sa femme. Malheureusement, elle a dû partir sur « le continent » pour s’occuper de son père. Du coup, c’est la cousine de Walter qui la remplace en cuisine. Et elle n’a pas l’air très encline à nous dévoiler ses secrets culinaires ! Dommage. Walter nous fait quand même visiter le jardin de plantes aromatiques et médicinales de la communauté et nous promet une recette locale avec des plantes d’ici… Des spaghettis au pesto… Mouais.
Faute de pouvoir se fondre dans la cuisine locale, on profite des possibilités offertes par la communauté : une journée en scooter à travers l’île, et une virée en barque le lendemain.
Benoît fait donc sa découverte du deux roues motorisé ici. L’état des routes (pistes en sable, portions de route recouvertes de pierre suite à un éboulement, chemins en terre) rend la tâche parfois difficile. La plus grosse frayeur aura lieu dans un virage, très mal négocié, avec confusion de l’accélérateur et du frein devant un groupe de personnes en train de papoter. Finalement, le chien qui dormait tout près a eu très chaud, et le scooter n’a heurté qu’un vélo posé là. Plus de peur que de mal.
Le bolide a deux roues nous mènera vers plusieurs sites remarquables de l’île. D’abord le parc de Charco Verde, une réserve naturelle propice à l’observation de différentes espèces : oiseaux, lézards, singes, tortues et sans doute plein d’autres. Puis la plage de Santo Domingo pour un excellent déjeuner. Enfin, la piscine naturelle de Ojo de Agua, où l’eau descendant du volcan a rempli une cavité peu profonde, mais bien aménagée. L’occasion d’un petit bain au milieu de la jungle, et de jouer à se jeter dans l’eau en se balançant sur une corde attachée à un arbre.
Le lendemain, changement de moyen de locomotion. On part à deux sur une petite barque, à la rame. 3 heures à flâner sur l’eau du lac, à observer les oiseaux et les pêcheurs. Et à jouir du silence et du calme des lieux. Quel repos !
L’après-midi, nous partons à vélo avec Walter visiter la plantation de bananes où il travaille, vraiment grande comparativement à la taille de l’île. Walter nous explique que ses bananes plantains sont destinées surtout à l’export, et que l’on plante des rangées de cocotiers pour protéger du vent les parcelles de bananiers. Il nous montre aussi un panneau indiquant le nom commun (en espagnol) et le nom scientifique (en latin) d’une certaine plante, et nous explique que c’est écrit en trois langues : espagnol, anglais et français… Mouais. Il nous dit aussi que l’on ne trouvera pas de bananes plantains au Costa Rica. Alors qu’il en pousse dans la ferme où on va travailler. Bref, pas toujours très fiable l’ami Walter quand même !
Le soir, on a enfin droit aux spaghettis promis lors de notre arrivée. Mais point de pesto du jardin, juste une bolognaise au steak de soja. Et pour accompagner ses spaghettis, Walter ajoute dans son assiette du riz, des frijoles et du pain frotté avec de l’ail. Comme s’il était en manque de féculents !
Jusqu’au bout, ces Nicaraguayens n’auront cessé de nous surprendre !