Brèves Nippones #19 – En immersion chez les Nippons

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Voilà l’un des points les plus mémorables de nos sept semaines passées au Japon : les Japonais nous ont ouvert leurs portes. Des portes qu’ils laissent habituellement fermées pour leurs compatriotes, celle de leur maison et celle de leur voiture. Car ce n’est pas dans la culture nippone d’inviter ses amis chez soi. Car ce n’est pas dans la culture nippone de faire de l’auto-stop.

 

Et pourtant, pour nous, en seulement sept semaines, il s’en est ouvert un paquet de portes. 9 maisons qui nous ont accueillis en couchsurfing, dont 6 habitées par des locaux. Les 3 autres étant occupées par des expatriés originaires d’Iran, de Bulgarie et du Vietnam et installés au Japon pour juste quelques années. Et 23 voitures qui se sont arrêtées pour nous prendre en stop, toutes conduites par des Japonais.

 

C’est donc une immense chance pour nous que d’avoir pu, parfois juste quelques minutes, parfois plusieurs jours, nous immerger dans la sphère privée des Japonais. Et ça a aussi été un immense plaisir, tant ils se sont révélés généreux, hospitaliers et accueillants. Alors, voilà notre retour sur toutes ces belles expériences !

 

 

Le Japon, comme à la maison

Le couchsurfing, c’est d’abord, bien sûr, rencontrer des gens. On avait déjà parlé de Sakio, pour notre premier jour au Japon, puis de Josh et Mitsue, qui nous ont permis de vivre ces expériences uniques à Yamaguchi (making things festival et atelier uiro à l’école du quartier). Eh bien, les autres couchsurfeurs Japonais que l’on a rencontrés ne sont pas en reste.

Mais en couchsurfing, on a aussi pu découvrir un habitat, un mode de vie. Chose qui n’est pas si évidente quand on voyage au Japon. Et pourtant, les maisons japonaises recèlent de petits détails curieux ou remarquables.

 

201510 - Japon - 0032Ainsi, quand on entre, on se déchausse dans l’entrée qui est au niveau du sol. C’est là aussi que sont stockés les parapluies et les manteaux mouillés. Le reste de la maison, ou de l’appartement, est surélevé par rapport à l’entrée, et on s’y déplace souvent en chaussons d’intérieur. Plus rarement en chaussettes ou à pieds nus. Pas question de faire entrer les saletés de la rue dans la maison.

 

Dans la chambre, on dort en général sur un futon posé à même le sol, avec parfois un petit sur-matelas, un oreiller à la texture granuleuse et bruyante, et une grosse couette. Il y a un petit chauffage d’appoint, mais pas de chauffage centralisé.

 

Le salon comporte un petit autel, un petit meuble, où sont conservés les objets à valeur spirituelle, les photos des défunts, leurs cendres, et tout un tas de choses pour prier et se recueillir. Quant à la petite table de salon où l’on s’installe pour discuter ou prendre le thé, par exemple, il en existe des versions chauffantes, avec une grosse couverture sous laquelle on met ses jambes, et un système de chauffage intégré à la table qui souffle de l’air chaud sous la couverture. Drôlement agréable pour les soirées d’hiver !

A noter aussi que toutes ces pièces disposent de portes coulissantes, fines et légères. Cela permet, par exemple, d’agrandir facilement le salon ou de le diviser en deux pour faire une chambre d’amis. Un gain d’espace non négligeable dans un pays où chaque mètre carré compte.

 

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Les salles de bain sont en deux parties : une pièce sèche où l’on laisse ses affaires, et une pièce humide où l’on se lave. Dans cette pièce, il y a un bain. Mais avant d’y aller, il faut d’abord se laver en dehors, avec un flexible, des bassines et un tabouret. Et une fois propre, seulement, on peut aller dans le bain se détendre pendant quelques minutes. Plus hygiénique, en effet.

 

Les toilettes sont des instruments à haute valeur technologique. A tel point qu’on en reparlera dans une brève dédiée.

 

Quant à la cuisine, on n’a pas noté grand-chose de spécial. Les Japonais cuisinent surtout au gaz, mais avec des gazinières toutefois pratiques et sécurisées. La flamme s’allume automatiquement quand on ouvre le gaz, et s’éteint automatiquement quand le débit de gaz est trop faible. Simple et efficace.

 

Le repas, quant à lui, se passe assis à table. Rien de vraiment extravagant.

 

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Mais à chaque fois qu’on a eu la chance de dîner chez l’habitant, en couchsurfing, quel régal ! Nos hôtes ont toujours eu à cœur de mettre les petits plats dans les grands. Enfin, au Japon, on dirait plutôt de mettre les petits plats, tout court… Car à chaque fois, on s’est régalés de plein de petites choses faites maison servies dans des petites soucoupes ou bols individuels. Que ce soit au petit déjeuner ou au dîner, nos hôtes nous ont gâtés, sans exception ! L’accueil des Japonais n’a rien à envier à celui d’aucun autre pays que nous avons visités, bien au contraire.

 

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La commodité de voyager en stop

Hormis quelques rares étudiants dans des provinces isolées, les Japonais ne pratiquent pas l’auto-stop. Il faut dire que leur réseau ferroviaire est tellement développé et performant qu’il est facile d’aller à peu près n’importe où en transports en commun.

 

 

Alors quand ils voient un couple d’étrangers au bord de la route, avec un panneau en carton indiquant, en kanjis, le nom d’une ville pas trop loin, ça attire leur curiosité. Et souvent, ils s’arrêtent. Ainsi, on a rarement attendu longtemps, peut-être une quinzaine de minutes en moyenne, et peut-être une fois ou deux plus d’une heure.

 

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On a aussi découvert certaines spécificités des voitures japonaises, comme la télé. Oui, une petite télé à l’avant, que le chauffeur peut regarder en conduisant. La première fois, c’était bizarre, inintéressant même, il n’y avait que de la pub. Mais un autre coup, on a pu regarder, en roulant, les combats du championnat de sumo en direct ! Pas terrible quand même niveau sécurité…

 

Pourtant ce n’est pas trop le genre des Japonais de prendre des risques inconsidérés et de ne pas respecter les lois. Ainsi on dépasse rarement les 80km/h autorisés, même sur les voies rapides. Les distances sont courtes, mais les trajets assez longs en général.

Et à chaque fois qu’un chauffeur devait nous laisser à mi-chemin, car il prenait une autre direction, il était très attentif à nous déposer à un endroit à la fois pratique pour poursuivre le stop et en sécurité. On se souvient de ce chauffeur canadien qui nous avait laissé en plein milieu d’une autoroute… Ici, jamais. Au contraire certaines voitures ont même fait des détours de plus de 50km pour trouver le bon endroit où nous déposer. Hallucinant, mais aussi tellement appréciable dans la vie d’un auto-stoppeur.

 

 

 

Mais surtout, l’auto-stop nous a amené son lot de rencontres mémorables, aussi agréables qu’inattendues. Ainsi, à plusieurs reprises, nos chauffeurs nous ont remerciés de leur avoir tenue compagnie et donné l’occasion de parler un peu anglais. Le monde à l’envers ! On a même reçus des cadeaux souvenirs de la part de certains : cartes postales, bonbons, café…

 

Avec certains, c’est même allé bien plus loin. Comme Toshitaka et sa femme Keiko, qui nous ont emmenés jusqu’à notre hôtel à Fukuoka. Ils avaient envie depuis bien longtemps de prendre des auto-stoppeurs, car leurs amis leur avaient raconté quelques expériences intéressantes. Alors quand ils nous ont vu, ils étaient tout contents. C’était presque comme leur jour de chance. Remarquez, il est plus facile de trouver une voiture quand on fait du stop qu’un auto-stoppeur quand on est en voiture…

Et en discutant nourriture, un des sujets dont on peut discuter facilement avec des Japonais, même s’ils parlent peu anglais, ils décident de nous faire découvrir la spécialité du coin, les Hakata Ramen. Et de nous inviter dans le meilleur ramen shop sur la route !

 

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Il y aussi eu Masayoshi et sa femme, en route vers Gifu. Ils décident de s’arrêter pour visiter un temple en chemin, perdu au milieu des montagnes. Pour nous, une chance unique tant celui-ci est difficile d’accès.

 

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Et puis, pour terminer, on est tombé sur Yoshiki. Lui, il allait s’engouffrer sur l’autoroute quand il nous a aperçu, il a fait demi-tour pour venir nous chercher et nous a emmenés jusque Tokyo. Mais surtout, comme on a pas mal discuté pendant l’heure et demi de trajet et de bouchons, il a décidé de nous inviter le lendemain, à Tokyo, à un petit concert qu’il organisait. Rendez-vous est donc pris. Et quelle magnifique soirée nous avons passée là avec lui et ses amis. Entre la nourriture délicieuse servie dans le petit café italien – huîtres au beurre d’ail, charcuteries, fromages et un Sangiovese pour accompagner tout cela – et la superbe musique jouée par le duo violoncelle-contrebasse, on s’est régalés ! On n’aurait pas pu clôturer notre expérience de l’hospitalité japonaise d’une plus belle manière.

 

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Alors, avec tout cela, on garde forcément un superbe souvenir de l’hospitalité Japonaise. Tout ce qu’ils nous ont appris, tout ce qu’ils nous ont fait découvrir, tout ce qu’ils nous ont offert. On aurait aimé pouvoir parler un peu plus leur langue, car ça nous a parfois manqué dans certaines voitures et cela aurait assurément enrichi encore davantage toutes ces expériences.

Surtout, on veut encore une fois remercier tous ces gens qui nous ont reçu, parlé, transporté. Sans ces 18 nuits passées chez eux et ces 1175 kilomètres en leur compagnie, notre séjour au Japon aurait été bien moins riche et bien plus court !

 

 



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