Brèves nippones #7 – Le « making things » festival

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Il y a des choses qu’on ne peut découvrir qu’en logeant chez l’habitant. Des activités qui ne figurent pas dans les guides touristiques ou des opportunités qui se créent grâce aux rencontres que nous faisons sur la route.

C’est ainsi que nous avons passé trois jours mémorables dans une petite bourgade aux alentours de Yamaguchi. Déjà, cette ville n’est pas vraiment une destination touristique. Mais ça, c’est quelque chose qu’on aime bien. Intégrer, dans nos itinéraires, quelques jours chez l’habitant dans un endroit méconnu est souvent l’occasion d’heureuses surprises.

 

Josh et Mitsue, un couple américano-japonais, et leurs deux filles jumelles de 8 ans, Ayumi et Kazumi, nous ont accueillis chez eux. On a passé la première soirée à parler de culture japonaise autour d’un nabe. Josh est traducteur et il nous apprend plein de choses sur cette langue étrange qu’est le japonais avec ses deux alphabets qui s’ajoutent au système de kanjis. Le lendemain on part se balader, temples, pagodes et couleurs d’automne pour une journée sympathique.

 

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Et puis le dimanche, il nous propose de les accompagner au « making things festival ».

« C’est un événement organisé pour les enfants, où ils peuvent fabriquer des choses. »

Voilà la description que nous donne notre hôte. Un peu vague.

 

Arrivés sur les lieux le matin, on entend des coups de marteaux. Ca monte les stands.

Ah non, pas du tout ! Ce sont des enfants – peut-être 8-10 ans – qui fabriquent des chaises en bois ! De belles petites chaises à leur taille qu’ils pourront emporter et utiliser chez eux. Alors les marteaux sont de sortie. Mais aussi les rabots, les papiers à poncer… Le tout sous la supervision de quelques adultes qui tiennent le stand et des parents qui les aident.

Le ton est donné : ici les enfants ne sont pas là pour coller des gommettes !

 

201511 - Japon - 0389On entre ensuite dans le complexe sportif – forcément en excellent état – où se trouvent la majorité des stands. Et là nous allons de surprises en surprises.

 

On découvre un atelier cuisine (chouette !), où les enfants font la queue pour apprendre à faire une omelette roulée de plusieurs couches. Un peu plus loin ils font de la gravure sur plaque de cuivre, à gauche de la composition florale, à droite un concours de toupie qu’ils ont fabriquée eux-mêmes.

Et puis on aperçoit une imprimante 3-D. Les personnes qui tiennent ce stand font découvrir cette technique de façon ludique en imprimant de petites têtes de Mickey avec lesquels ils font des porte-clés qu’ils offrent à ceux qui passent devant le stand.

 

Ailleurs ce sont de jeunes chimistes qui proposent d’apprendre à faire des miroirs par réduction chimique du nitrate d’argent sur une plaque de verre. Les jumelles de 8 ans se sont amusées à faire ces petits miroirs et sont ravies de les ramener chez elles. Les adultes, eux, ont pu faire une révision de leurs cours de chimie, avec les formules affichées au mur. Il y en a pour tous les âges.

 

Derrière les stands, on retrouve des passionnés (des clubs, des retraités), parfois quelques entreprises, mais souvent de jeunes étudiants ou lycéens de filières appliquées qui sont fiers de montrer leur savoir-faire. Tout est très ludique et ouvert à tous, enfants comme adultes et on peut tout simplement regarder ou s’essayer aux divers ateliers.

 

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Et nous on s’amuse bien à fabriquer du bain moussant avec des lycéens, un porte-carte en tissu avec des retraités passionnés de couture, des figurines en pâte d’amande avec des étudiants en pâtisserie, à jouer sur un piano virtuel, à regarder un spectacle de calligraphie (voilà encore un art obscure pour nous) ou se faire masser les mains par de jeunes apprentis. Entre autres.

 

Et puis il y a des ateliers où les enfants apprennent carrément à faire du ferraillage ou de la soudure de circuits imprimés, de la robotique, d’autres où ils découvrent le tissage des tatamis ou font des précipités dans des éprouvettes pour faire comme des boules à neige.

 

 

On hallucine de la diversité des activités. La science cohabite avec l’art, la technologie avec l’artisanat traditionnel. Quelle richesse pour ces enfants ! Une belle manière de faire découvrir tous ces domaines de façon ludique, de valoriser certaines filières peu connues.

Une super initiative aussi pour les étudiants et lycéens qui doivent trouver comment mettre en valeur leur travail en définissant une activité accessible à tous et en la présentant ensuite au public.

 

Ah, et on ne vous a pas dit que ce festival était gratuit. L’entrée, mais aussi la quasi-totalité des stands, qui permettent pourtant de repartir avec ce qu’on a fabriqué. Ainsi tous les enfants peuvent avoir l’opportunité de s’essayer à des activités hors du commun, de découvrir ce qui leur plait, tout en repartant fièrement avec leur propres réalisations.

 

On trouve tout simplement l’idée géniale !

 

 

 



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